La réunion de la Commission mixte hispano-marocaine s’est tenue ce mercredi au siège du ministère de l’Intérieur en vue de coordonner l’Opération Passage du Détroit 2023 (OPE-23) ou Marhaba 2023 entre l’Espagne et le Maroc.
Comment les Etats pourraient entretenir des relations pérennes avec leur diaspora ? Ceci résume les différents thèmes qui ont été abordés lors de la conférence internationale des Conseils et institutions de l’émigration tenue à Rabat les 3 et 4 mars. Cette manifestation scientifique, première du genre sur le plan international, a été initiée par le Conseil de la communauté marocaine à l’étranger (CCME).
Seize délégations officielles et d’autres chercheurs internationaux ont pris part aux travaux de cette conférence. Au menu figuraient trois thèmes prioritaires pour la majorité des responsables de l’immigration dans les différents pays du monde. Il s’agit de la participation politique des émigrés dans le processus démocratique dans leur pays d’origine. Et les organes consultatifs ainsi que les politiques d’émigration. Mais le débat entre les participants a été focalisé particulièrement sur le premier sujet. Cela se justifie par l’importance qu’occupe, ces derniers temps, la question du droit de vote à l’extérieur. Le Maroc avec plus de 3,4 millions d’émigrés est pour sa part interpellé sur ce dossier.
Sur ce volet, le CCME a réalisé une étude, qui est en cours de finalisation, sur une comparaison des expériences adoptées dans près de 77 pays à travers le monde. Ce travail, à l’instar de l’initiative de la conférence de Rabat, permet de s’inspirer des bonnes pratiques des autres pays, selon le président du CCME. Il faut aussi signaler que ce dernier est engagé dans un processus de discussions et de consultations avec les partis politiques sur cette question.
Le même travail sera mené auprès des différents acteurs représentants les Marocains résidents à l’étranger (MRE) dans tous les coins du monde avec l’objectif d’essayer de les impliquer tous dans ces concertations. Tout ce travail va permettre au Conseil de bien cerner et définir les besoins des MRE sur les différents plans : économiques, culturels, politiques, spirituels… Cela aidera le CCME à préparer des avis sur les initiatives à engager, notamment sur une éventuelle participation des MRE aux élections à partir de 2012.
Comparaison des expériences
Sur ce volet, on doit s’arrêter sur l’intervention du chercheur Jean-Michel Lafleur de l’Université de Liège qui a tenu d’emblée à préciser qu’il n’existe pas un module ou une formule unique prédominante en ce qui concerne la participation des émigrés dans la vie politique de leur pays d’origine.
Par la suite, le conférencier a essayé d’expliquer pourquoi le droit de vote des émigrés est devenu une actualité dans les débats politiques dans plusieurs pays. Deux raisons principales ont été avancées par Lafleur. La première est la dépendance des pays d’origine des transferts financiers de leurs communautés à l’étranger dans un contexte marqué par la translation des échanges et des pratiques migratoires.
A cela s’ajoutent les progrès technologiques en matière de communication et de transport qui permettent aux émigrés de garder le contact avec leur pays d’origine. Sans oublier de signaler également l’évolution ces dernières années du débat sur la citoyenneté dans les pays concernés par cette problématique.
Source : L’Economiste - Nour Eddine El Aissi
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