La responsable espagnole a non seulement promis le financement de son pays de la construction de ces centres, dont le premier sera réalisé dans la ville de Marrakech, mais aussi la contribution à la formation du personnel qui dirigera ces centres.
L’Espagne a une expérience très importante en la matière, explique-t-elle en substance ; aussi le gouvernement espagnol va-t-il, en plus d’une aide économique, s’occuper de la formation du personnel de ces centres.
« La proposition du Maroc qui veut que quand les mineurs -installés illégalement en Espagne- n’ont pas de familles et dont les familles ne sont pas en mesure de les prendre en charge, l’Espagne devrait collaborer pour leur trouver une situation normale en aidant à la construction de centres similaires à ceux qui existent en Espagne, me paraît une bonne idée, explique Consuelo Rumí. Et il faut étudier non seulement l’apport financier de l’Espagne, mais aussi contribuer à la formation du personnel parce que nous avons une grande expérience en la formation des assistants sociaux, des éducateurs mais également des professeurs spécialisés et des psychologues ».
Le projet de ces centres, qui est en effet une initiative marocaine, est dicté par la nécessité de trouver un refuge et un lieu d’accueil pour les enfants émigrés clandestinement en Espagne et refoulés au Maroc et dont les familles ne sont pas identifiées ou incapables de subvenir à leurs besoins.
Mais avant d’entreprendre un tel projet, la secrétaire d’Etat espagnole dit avoir sollicité des autorités marocaines un rapport détaillé sur la situation des mineurs refoulés d’Espagne dans le cadre de la convention signée fin 2003 entre les deux parties.
Par ailleurs, la même responsable a annoncé la création de brigades spéciales pour le rapatriement des émigrés installés clandestinement en Espagne. Ce corps aura des sections dans les provinces espagnoles qui comptent le plus grand nombre d’émigrés.
La création de cette nouvelle entité, affirme la secrétaire d’Etat espagnole, exclut toute régularisation extraordinaire des émigrés en situation illégale. « Il ne reste plus que deux issues pour ceux qui veulent rentrer illégalement en Espagne, affirme-t-elle, la mort ou le rapatriement ».
Dans le même sens, le président de la Generalitat, Pasqual Maragall, s’est déclaré, samedi, à Tanger, à l’issue de sa visite officielle de trois jours au Maroc, favorable à l’application d’une politique d’émigration pratiique pour « rationaliser l’arrivée des émigrés en catalogne et leur intégration dans la société au lieu de réduire le problème à une question de compétences et de lois ».
Cette politique, certes électoralement concluante, estime le chef du gouvernement catalan, n’a pas donné de résultats satisfaisants. Selon lui, il faut une nouvelle vision plus imaginative et plus entreprenante. Aussi se propose-t-il de mener dans sa région comptant près de 37% des émigrés installés en Espagne, une nouvelle politique axée sur le « partenariat » aussi bien au niveau institutionnel qu’au sein de la société civile.
Dans ce sens, il met en avant la nécessité de coordination entre les bureaux d’orientation mis en place par la Catalogne dans les régions émettrices d’émigration et les services diplomatiques espagnols et ce, pour « améliorer les services publics en matière de sélection et de présélection de la main-d’oeuvre ».
Libération