La convivialité entre Musulmans et Espagnols peut se faire sans heurt à travers le respect mutuel des valeurs culturelles des uns et des autres car l’identité de l’immigré marocain n’est pas incompatible avec les valeurs démocratiques universelles, a déclaré samedi M. Mohamed El Khalfi, consul général du Maroc à Barcelone.
Le diplomate a soutenu que l’expérience en matière d’immigration invite les forces politiques du pays d’accueil à mieux orienter l’opinion publique à partir d’un travail de pédagogie et loin de tout discours démagogique tendant à attiser les sentiments de rejet et de xénophobie.
Pour prévenir les chocs entre immigrés et société d’accueil, il est indispensable de lutter contre la provocation de ghettos sociaux et urbains qui rendent difficile l’intégration parce que les prix le payeront par la suite, les deuxième et troisième générations, a mis en garde M. El khalfi, qui part de son expérience de consul pendant plus de 15 ans dans la région parisienne. Obliger les immigrés à vivre marginalisés dans des ghettos, avec de hauts taux d’échec scolaire, crée finalement un sentiment d’exclusion chez les nouvelles générations qui se sentent d’ailleurs citoyens de plein droit dans le pays d’accueil, a dit M. El Khalfi. La Catalogne a encore le temps pour éviter de tomber dans l’erreur de tolérer la formation de ghettos avec une population d’immigrés marginalisés, a relevé le consul général . Commentant le récent incident dans la localité Premia de Mar, dans la banlieue de Barcelone, de la construction d’une mosquée, il a estimé que, dans l’intérêt du maintien de la convivialité, la communauté marocaine doit contribuer à trouver une solution acceptable par toutes les parties (municipalité, voisins et collectif marocain) quant au choix du lieu de l’édification de cette mosquée. Il s’est félicité de l’attitude de la municipalité qui tente de résoudre ce problème à travers le dialogue avec le collectif marocain. Les imams des mosquées ont la mission de prédication, d’explication des véritables fondements de l’Islam et d’enseignement de la bonne conduite au sein de la famille, du bon voisinage et au milieu professionnel, a affirmé M. El Khalfi. De son côté, la société catalane ne doit pas voir en la présence d’immigrés musulmans une sorte d’invasion religieuse ou culturelle, a-t-il dit. M. El Khalfi a proposé l’institution d’un mécanisme de désignation, comme imams, des personnes dotées de l’esprit de tolérance et d’ouverture. Il a suggéré aussi la détermination de critères de choix d’imams, garantissant la désignation d’un organe qui représente démocratiquement l’ensemble de la communauté musulmane et s’érige en tant qu’unique interlocuteur des autorités locales concernant ses affaires.
Source : MAP
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