
La société britannique Chariot Oil & Gas a récemment annoncé avoir fait une importante découverte de gaz naturel au Maroc, dans la licence « Loukos Onshore ».
Depuis le 1er juillet, les automobilistes paient le litre d’essence 11,25 DH au lieu de 10,25. Une hausse qui s’est répercutée sur le prix de nombreux produits.
A signaler toutefois que l’incidence de ces augmentations n’est pas uniforme. « L’impact se situe essentiellement au niveau de la livraison des intrants à nos centrales de production et de celles-ci vers les chantiers parce que nous sous-traitons complètement le transport. Et actuellement, nous sommes en train de négocier avec notre transporteur une augmentation qui variera entre 3 et 4%. Le prix des produits que nous utilisons a déjà augmenté depuis un an de 7 à 8% en raison du renchérissement des matières premières comme le ciment, le granulat ou le sable ».
Lhaj Benkhiyi, vice-président de la Fédération des marchands de carburants, estime que « les gens acceptent tant bien que mal l’augmentation » et n’a pas noté de baisse au niveau de son activité. « A part la TVA, qui est proportionnelle, l’activité n’a pas changé. Mais le prix de certaines catégories de lubrifiants (huiles à moteur) a augmenté de 10%. Chaque société est libre d’augmenter ou non le prix de ses produits suite à l’augmentation des carburants », déclare-t-il. Un opérateur de l’industrie chimique et parachimique nous explique que son activité est directement liée au pétrole et à ses dérivés. « Donc, quand il y a augmentation des prix, il y a automatiquement une perturbation incroyable. En ce moment, nous nous demandons si nous devons commander ou pas, mais nous sommes obligés de le faire avec des volumes en nette régression ».
Selon lui, « il y a des produits dont le prix a été multiplié par 3, comme les solvants, en particulier le white-spirit, qui a augmenté de 300%, l’huile de lin, etc. Tous les autres intrants que nous utilisons ont augmenté parce qu’ils sont pratiquement tous importés. Les augmentations varient de 50 à 300%. Et cela peut même aller jusqu’à une pénurie en raison de la très grande demande à l’échelle internationale et du fait que les producteurs n’arrivent plus à satisfaire la demande de leurs clients ». L’opérateur reconnaît qu’il est devenu difficile d’augmenter les tarifs des produits transformés à cause de la concurrence. Les gens n’arriveraient plus à acheter. Pour lui, une situation d’attentisme prévaut dans le secteur.
« Quand le prix du pétrole était à 80 dollars, nous nous sommes dit : il faut attendre qu’il baisse, mais cela a continué à augmenter. Et quand il a atteint 90 dollars, nous nous sommes dit : on aurait dû acheter avant. Des experts affirment qu’il atteindra bientôt 200 dollars, ce sera très grave parce que, déjà maintenant, il est devenu impossible de faire des projections et donc de s’approvisionner normalement », s’inquiète-t-il.
Pour ce qui est des professionnels du transport, ils ne font état d’aucun changement de leurs tarifs. « Tant que le gasoil normal est vendu au même tarif, nous ne sommes pas touchés. Au début de l’année prochaine, il sera remplacé par le gasoil 50 PPM. Si le prix change, les autorités de tutelle devront trouver une formule pour que nous puissions récupérer une éventuelle différence de prix, comme c’est le cas des professionnels de la pêche », explique Abdelghani Berrada, transporteur et SG de l’Association nationale du transport moderne (ANTM).
S’agissant du prix du ciment, l’Association professionnelle des cimentiers (APC) a estimé qu’il est « maîtrisé » dans un contexte marqué par le renchérissement des prix des matières premières, de l’énergie et des services. Elle précise aussi que, depuis six ans, les augmentations de prix sont tout de même restées en deçà du niveau de l’inflation. Selon le communiqué qu’elle vient d’émettre, « il n’y a aucune raison objective pour que les prix soient supérieurs à ceux publiquement déclarés et pratiqués par les différentes unités de production de ciment ». La plupart des matériaux, produits et services ont connu des hausses à deux chiffres depuis un an. La spéculation est souvent incriminée dans la flambée des prix. Sans oublier une demande plus forte que d’habitude et émanant des nombreux grands chantiers ouverts un peu partout dans le Royaume.
Prix
Du fait de la hausse du cours du pétrole à l’international, l’augmentation du prix de l’essence et du gasoil 350 est entrée en vigueur au début du mois de juillet. Ainsi, les automobilistes doivent débourser un dirham de plus pour faire le plein d’essence qui est vendue à 11,25 DH le litre. Pour ce qui est du gasoil 350 PPM, son prix est passé de 9,13 à 10,13 DH sur un an. Mais c’est le fuel qui a connu la hausse la plus importante puisqu’il coûte désormais 3.374 DH la tonne contre 2.874, soit une hausse de 500 DH. Concernant le gasoil normal et le gaz butane, leurs prix n’ont pas changé parce qu’ils constituent des produits sensibles. Raison à cela : le gouvernement tient à sauvegarder le pouvoir d’achat des citoyens.
Source : L’Economiste - Hassan El Arif
Ces articles devraient vous intéresser :