Dell : un pied à Montpellier, l’autre à Casablanca

6 mai 2004 - 09h17 - France - Ecrit par :

Le 3 mai à Montpellier comme à Rueil-Malmaison, Dell a fêté les 20 ans de sa création. Et les 15 années de son implantation en France pour installer son concept de vente directe d’ordinateurs, par téléphone et Internet, sans revendeur ni intervenant extérieur. À Rueil, 250 personnes gèrent les grands comptes. À Montpellier, 1008 personnes, dont 770 CDI, s’occupent du marché des PME pour l’Europe du Sud (France, Italie, Espagne, Grèce, Portugal), du marketing, du service après-vente de la logistique... Depuis 9 mois, la direction Europe du Sud basée à Montpellier a ouvert un établissement à Casablanca (380 personnes).

Il a repris l’activité centre d’appels de Montpellier, la moins stratégique dans l’effort de croissance de la compagnie, le marché du particulier et de la petite entreprise pour la France, voire pour l’Espagne.

L’ouverture au Maroc, en septembre 2003, entretient la rumeur autour du déménagement des activités techniques et commerciales du centre de Montpellier installé en 1994 avec le concours financier de toutes les collectivités territoriales et de l’État. « En France, nous venons de créer 25 postes au premier trimestre et il nous faudra encore engager 50 personnes. La fermeture et le déménagement du site de Montpellier n’ont jamais été à l’ordre du jour. Nous avons créé 1000 emplois en France en 10 ans. Lorsque l’entreprise a ouvert des centres d’appel en Europe, en Asie, cela ne s’est pas fait au détriment des centres américains », argumente Patrick Thill, le directeur des ressources humaines de Dell, qui défend avec diplomatie mais fermeté l’avenir des deux centres français portés, pour l’instant en tout cas, par la forte croissance de la compagnie (+ 25% en 2003). « De plus en plus d’activités sont orientées vers le Maroc. Nous craignons un mouvement comme celui que nous observons actuellement en Europe centrale avec l’ouverture du site de Bratislava (Slovaquie) au détriment de Francfort (Allemagne) », rétorque M.A de la CGT qui redoute pour l’automne prochain une délocalisation rampante.

« Ce qui retient Dell à Montpellier, ce sont des accords politiques voire fiscaux avec les collectivités locales », ajoute le représentant du personnel. Car les écarts salariaux, de charges, de contraintes administratives et sociales entre la France et le Maroc se montent à 1000 / 1200 euros d’économie par mois par poste de travail.

Reste que l’idée d’ouvrir un second centre d’appels pour porter les effectifs à 1500 personnes à Montpellier est enterrée depuis longtemps. Et les dirigeants de Dell ont longuement rencontré en début de semaine Alain Cottet, le directeur du développement économique de la Région Languedoc-Roussillon, pour envisager ensemble les moyens de garder un maximum d’emplois à Montpellier.

Le Figaro

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Sujets associés : Casablanca - Montpellier - Informatique - Dell

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