Au Maroc, le sport est un secteur d’activité très rentable et qui contribue significativement au PIB.
La croissance en 2008 va être meilleure qu’en 2007. C’est en tout cas ce que l’on peut retenir à la lecture de la note de conjoncture du ministère des Finances. L’étude ne porte que sur les quatre premiers mois de l’année en cours. Néanmoins, ces mois en question sont les plus décisifs pour la croissance du PIB du pays. Ils comprennent en effet l’essentiel de la campagne agricole.
Les éléments qui permettent d’avancer une hypothèse aussi optimiste sont simples : une campagne agricole meilleure qu’en 2007 et des secteurs non agricoles qui maintiennent leur comportement haussier.
Place aux chiffres. Pour le secteur primaire, « la production des trois céréales d’automne est estimée à 50 millions de quintaux soit une amélioration de 113% par rapport à l’année précédente » où la récolte n’a été que de 21,7 millions de quintaux. Déjà contesté par les professionnels qui parlent d’une récolte inférieure à 45 millions de quintaux, le chiffre officiel des 50 millions s’inscrit en baisse de 20% par rapport à la moyenne des cinq dernières années. C’est donc « une amélioration relative », comme l’affirme la note du département de Salaheddine Mezouar. Côté prix, le rapport parle d’une « nette amélioration des prix perçus par les producteurs en liaison aussi bien avec la volonté de protéger leurs revenus qu’avec le renchérissement des cours mondiaux ». En clair, les prix des céréales sont devenus nettement plus cher qu’avant. Ce n’est pas nouveau.
Concernant les autres cultures, les données officielles font état d’une production prévisionnelle de 1,8 million de tonnes pour les primeurs, en hausse de 13% par rapport à l’année précédente. Quant aux agrumes, ils enregistrent une légère contre-performance. « Leur production devrait marquer un repli de 14% pour s’établir à 1,1 million de tonnes ».
Viabilité du « business model »
Quant à l’industrie, cette dernière se comporte bien. Pour preuve, « l’indice de la production des industries manufacturières a enregistré une progression de 5,6% au cours du premier trimestre 2008 par rapport à la même période de 2007 », note l’étude du ministère des Finances. Dans le détail, c’est la filière pétrolière qui enregistre les taux de croissance les plus élevés avec une hausse de 22,5% pour le raffinage de pétrole et de 24,4% pour la fabrication du caoutchouc et du plastique. Cette embellie est à mettre sur le compte de la hausse du prix du brut sur les marchés internationaux. Elle traduit également une demande locale plus importante sur ces produits intermédiaires auxquels pratiquement tous les secteurs de l’économie font appel.
L’alimentaire, pour sa part, a enregistré une amélioration de 6,3%.
Trois ans après la secousse liée à l’abolition des accords multifibres (AMF) en 2005, les industries de l’habillement confirment la viabilité de leur « business model ». Pour les quatre premiers mois de 2008, la production du secteur a progressé de 8,8%. Du côté du ciment et de l’automobile, pas de grosses surprises. Habitués aux chiffres exceptionnellement hauts, les deux secteurs enregistrent des performances tout à fait attendues : 17,2% pour le premier et 16,5% pour le second. L’activité d’extraction réalise, quant à elle, une hausse de 5,3% de sa production. Ce chiffre est la résultante de deux éléments. « D’un côté, l’augmentation de 5,6% des produits divers des industries extractives et, de l’autre côté, la baisse de 0,3% de la production des minerais métalliques ».
L’euphorie que connaît la branche phosphatique pèse de tout son poids dans cette amélioration. En effet, les données de l’OCP font état d’une progression de 153% des exportations du phosphate brut. Pour les produits dérivés, « les ventes des engrais naturels et chimiques et de l’acide phosphorique se sont accrues respectivement de 124% et de 105,7% ». Cette évolution s’explique par le renchérissement des cours sur le marché mondial. Côté production, les quantités extraites n’ont pas beaucoup bougé : à peine 0,2% de plus que l’année précédente.
La note parle même d’une « quasi-stagnation ». Pour les produits transformés, les évolutions sont plus importantes : 7,4% de production supplémentaire pour les engrais chimiques et 13% pour l’acide phosphorique. Ces chiffres consolident l’idée d’un virage stratégique au niveau de l’Office chérifien vers des produits plus élaborés, à très forte valeur ajoutée. Cela lui permet de ne pas subir de plein fouet les revers des fluctuations cycliques de l’activité.
Le tertiaire ne fait pas exception dans cette embellie d’ensemble. Les banques raflent le jackpot. Les crédits distribués ont enregistré une hausse de 5,6% sur les quatre premiers mois de l’année. Ces crédits ont servi essentiellement au financement de l’habitat pour 9,6 milliards de DH, de l’équipement avec 8,2 milliards de DH ainsi qu’au financement des besoins de trésorerie pour un montant de 6,5 milliards de DH.
Le tourisme marque, toutefois, le pas au terme des quatre premiers mois de 2008. L’étude du ministère des Finances parle d’un repli de 2,3% des recettes des voyages dû à une baisse de 4,5% des nuitées dans les hôtels classés. Cette contre-performance contraste avec la hausse du nombre des touristes qui arrivent au pays. L’indice des arrivées a en effet progressé de 14%. Cela traduit les nouvelles tendances que connaît le secteur touristique : les visiteurs passent désormais par d’autres réseaux que le circuit classique et logent, de plus en plus, ailleurs que dans les hôtels classés.
Source : L’Economiste - Nabil Taoufik
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