Le vice-président de la Commission européenne, Margaritis Schinas, a indiqué que la crise migratoire de Ceuta est une « attaque du Maroc contre la frontière extérieure de l’Union européenne. Une attaque organisée, préméditée et hybride » dont les conséquences dépassent le cadre bilatéral des relations avec l’Espagne, ce qui a nécessité une réaction forte de l’Europe.
« Je crois que j’ai été le premier à dire clairement qu’il s’agissait d’une attaque contre la frontière extérieure de l’Union européenne », a rappelé Schinas cette semaine lors d’une conférence de presse avec des journalistes espagnols à Strasbourg. Pour le vice-président de la Commission européenne, « la forte réaction de l’UE a contribué à calmer les ardeurs du Maroc » et à mettre fin rapidement à la crise migratoire de Ceuta, rapporte ABC.
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Mais l’épisode n’a pas été facile pour Bruxelles, fait savoir Schinas. « Ce furent des jours très difficiles, en ce sens que cela s’est produit très soudainement. Il n’y avait pas de signes ou de mouvements antérieurs, ce qui montre qu’il était entièrement conçu pour être une attaque frontale », explique-t-il, évitant de se prononcer sur les raisons qui ont poussé Rabat à laisser passer des centaines de migrants à Ceuta. Cette question a toujours été secondaire pour Bruxelles parce que rien ne justifie une attaque de cette ampleur, précise-t-il. « Ce que nous avons vu, c’est une attaque contre la frontière extérieure de l’Union européenne. Une attaque organisée, préméditée et hybride », a ajouté Schinas.
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« Le Maroc, comme tous nos voisins, doit se rendre compte que personne ne peut faire chanter l’Europe, que la migration fait partie des relations diplomatiques. Mieux, Rabat est l’un des grands bénéficiaires de l’aide européenne », a en outre souligné Schinas. Début juin, la Chambre européenne a tenu le Maroc responsable de la crise de Ceuta et condamné Rabat pour avoir instrumentalisé des migrants, des mineurs pour la plupart, « à des fins politiques ». La résolution avait été adoptée à une large majorité de 397 voix pour, 85 contre et 196 abstentions. « Le message politique était clair. Le Maroc avait tout à gagner à travailler avec l’Europe que contre l’Europe », a renchéri Schinas.