
L’économie marocaine, après un troisième trimestre 2024 en fanfare, devrait connaître un léger ralentissement de sa croissance au cours des prochains mois. C’est ce qu’indique le Haut-Commissariat au Plan (HCP) dans son dernier rapport.
Face à la crise, quelles perspectives pour l’entreprise marocaine en particulier et pour la compétitivité de notre économie en général ? Une question abordée par Mohamed Chafiki, directeur des études et des prévisions financières au ministère des Finances, lors d’une conférence organisée le 26 février par la Chambre française du commerce et de l’industrie à Casablanca.
Pour lui, la crise n’aura aucun effet sur la croissance de notre pays, ceci malgré un fort ralentissement mondial attendu en 2009 et impacté par le freinage important et durable de la demande des ménages. Il n’empêche que la crise peut, à différents degrés, affecter certains secteurs jugés vulnérables. « Les fondamentaux macroéconomiques de l’économie marocaine restent sains avec notamment un budget équilibré, un excédent budgétaire, des recettes fiscales en progression et une dette publique en forte baisse », déclare Chafiki. Cependant, pour lui, la partie est loin d’être gagnée, puisque la crise commence « à toucher les secteurs les plus fragiles de l’économie marocaine sur un train de croissance maintenu ».
Et pour faire face à cette crise, le Maroc multiplie les accords de libre-échange, accomplit des réformes économiques et juridiques en profondeur, modernise et ouvre son économie.
L’impact de la conjoncture reste donc très différencié au niveau de l’économie réelle. Ainsi, des répercussions négatives seraient enregistrées, notamment au niveau du textile-habillement (3,1%), du tourisme (3%) et de l’automobile (0,5%). Pour leur part, les transferts MRE et les investissements étrangers directs se sont également illustrés sur des baisses. Mais la menace la plus évidente reste du côté de la balance des paiements, le déficit risque encore de s’aggraver. Les baisses dans les exportations du textile se sont d’ailleurs creusées pour se déprécier de plus de 19% au 4e trimestre 2008.
En revanche, le secteur bancaire semble bien outillé pour contrer la crise. « L’atout principal des banques marocaines reste l’inexistence de créances toxiques », déclare Chafiki. De leur côté, les avoirs des banques marocaines à l’étranger restent modestes par rapport à leurs fonds propres (1,2%). La place financière nationale, malgré des chutes spectaculaires en 2008, continue à maintenir un certain cap. En témoignent d’ailleurs, selon Chafiki, certaines sociétés cotées, à l’instar de Maroc Telecom, qui continuent « littéralement à exploser ».
Et pour pallier les effets de la crise, certaines mesures d’urgence ont été adoptées. Une cellule de veille stratégique vient d’ailleurs tout récemment d’être créée par le ministère. Cette dernière est chargée de suivre au jour le jour les évolutions de l’économie nationale. D’autres mesures de soutien, plus spécifiques cette fois, ont été mises en place afin d’accompagner certains secteurs « à risque ».
Source : L’Economiste - Mohamed Mounadi
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