Crise : le Maroc perdra-t-il en compétitivité ?

4 mars 2009 - 14h29 - Economie - Ecrit par : L.A

Face à la crise, quelles perspectives pour l’entreprise marocaine en particulier et pour la compétitivité de notre économie en général ? Une question abordée par Mohamed Chafiki, directeur des études et des prévisions financières au ministère des Finances, lors d’une conférence organisée le 26 février par la Chambre française du commerce et de l’industrie à Casablanca.

Pour lui, la crise n’aura aucun effet sur la croissance de notre pays, ceci malgré un fort ralentissement mondial attendu en 2009 et impacté par le freinage important et durable de la demande des ménages. Il n’empêche que la crise peut, à différents degrés, affecter certains secteurs jugés vulnérables. « Les fondamentaux macroéconomiques de l’économie marocaine restent sains avec notamment un budget équilibré, un excédent budgétaire, des recettes fiscales en progression et une dette publique en forte baisse », déclare Chafiki. Cependant, pour lui, la partie est loin d’être gagnée, puisque la crise commence « à toucher les secteurs les plus fragiles de l’économie marocaine sur un train de croissance maintenu ».

Et pour faire face à cette crise, le Maroc multiplie les accords de libre-échange, accomplit des réformes économiques et juridiques en profondeur, modernise et ouvre son économie.

L’impact de la conjoncture reste donc très différencié au niveau de l’économie réelle. Ainsi, des répercussions négatives seraient enregistrées, notamment au niveau du textile-habillement (3,1%), du tourisme (3%) et de l’automobile (0,5%). Pour leur part, les transferts MRE et les investissements étrangers directs se sont également illustrés sur des baisses. Mais la menace la plus évidente reste du côté de la balance des paiements, le déficit risque encore de s’aggraver. Les baisses dans les exportations du textile se sont d’ailleurs creusées pour se déprécier de plus de 19% au 4e trimestre 2008.

En revanche, le secteur bancaire semble bien outillé pour contrer la crise. « L’atout principal des banques marocaines reste l’inexistence de créances toxiques », déclare Chafiki. De leur côté, les avoirs des banques marocaines à l’étranger restent modestes par rapport à leurs fonds propres (1,2%). La place financière nationale, malgré des chutes spectaculaires en 2008, continue à maintenir un certain cap. En témoignent d’ailleurs, selon Chafiki, certaines sociétés cotées, à l’instar de Maroc Telecom, qui continuent « littéralement à exploser ».

Et pour pallier les effets de la crise, certaines mesures d’urgence ont été adoptées. Une cellule de veille stratégique vient d’ailleurs tout récemment d’être créée par le ministère. Cette dernière est chargée de suivre au jour le jour les évolutions de l’économie nationale. D’autres mesures de soutien, plus spécifiques cette fois, ont été mises en place afin d’accompagner certains secteurs « à risque ».

Source : L’Economiste - Mohamed Mounadi

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Croissance économique - Compétitivité - Crise économique

Ces articles devraient vous intéresser :

Déficit commercial du Maroc : les chiffres qui inquiètent

Le déficit commercial du Maroc s’est accentué de 6,5 % fin novembre 2024, atteignant 275,74 milliards de DH contre 261,36 milliards de DH à la même période de l’année précédente, selon les chiffres de l’Office des Changes. Les exportations marocaines...

Tourisme : le Maroc affiche ses ambitions

Lentement mais sûrement, le Maroc fait un grand pas vers la concrétisation de son ambition d’accueillir 26 millions de visiteurs d’ici 2030, avec un objectif intermédiaire de 17,5 millions de touristes et la création de 200 000 emplois d’ici 2026.

Taxe carbone : le Maroc face au compte à rebours européen

Alors le Maroc se prépare à l’entrée en vigueur de la taxe carbone européenne, bon nombre d’entreprises marocaines sont encore à la traîne. Loïc Jaegert-Huber, directeur régional d’ENGIE Afrique du Nord et président de la Commission énergies propres de...

Séisme : l’économie marocaine touchée en plein cœur

Le puissant séisme qui a touché le Maroc dans la nuit du vendredi 8 septembre, n’a pas causé que des dégâts humains et matériels. Il affecte durement l’économie du royaume, en plein essor depuis une dizaine d’années.

Maroc : la croissance économique s’accélère

Le Maroc a enregistré une croissance économique de 4,1 % au quatrième trimestre 2023, contre 0,7 % au cours de la même période de 2022, révèle le Haut-commissariat au plan (HCP).

Maroc : la construction se porte bien, mais...

Au Maroc, la construction connaît une embellie qui n’est pas près de s’arrêter. Les perspectives sont certes globalement positives, mais le secteur reste confronté à des défis majeurs.

Moody’s note l’économie marocaine

L’agence de notation internationale Moody’s Rating a confirmé vendredi la note Ba1 du Maroc, notant que les perspectives économiques du royaume « restent stables ».

Le prix du café va-t-il augmenter au Maroc ?

Les cafés et restaurants au Maroc sont confrontés à une augmentation significative du prix des matières premières, en particulier du café, qui a doublé ces dernières années. Malgré cette pression économique, de nombreux établissements maintiennent les...

Mohammed VI et le pari gagnant de l’ouverture en Afrique

Le Maroc a connu une croissance économique assez soutenue depuis 2000, après l’accession au trône du roi Mohammed VI. Le royaume prend des mesures pour attirer les investissements étrangers et devenir une grande puissance régionale.

Fitch Ratings note l’économie marocaine

Fitch Ratings, agence américaine de notation, a confirmé la note de défaut de l’émetteur à long terme du Maroc en devises étrangères (IDR) à ‘BB+’ avec perspectives stables.