La Direction générale des impôts (DGI) va lancer prochainement une vaste opération de contrôle et d’inspection visant les grandes entreprises et notamment les promoteurs immobiliers ayant eu recours à des pratiques frauduleuses pour bénéficier...
La chute risque d’être rude pour les promoteurs immobiliers de la ville de Tanger. Alors que la fièvre immobilière dans cette ville commençait à se faire sentir, la menace d’un ralentissement des ventes plane sur le secteur. Lors des premiers mois de 2008, le niveau des ventes a atteint des minimums historiques. Selon plusieurs promoteurs locaux, le total des ventes a régressé par rapport à la même période de 2007, certains estimant que le recul serait d’au moins 40%.
Pour la plupart des opérateurs, il s’agirait d’une circonstance de passage qui serait suivie d’une accélération des ventes pendant le deuxième semestre de l’année. Ce dernier coïncide d’ailleurs avec le début de l’été, haute saison des ventes dans l’immobilier, surtout à destination des MRE. Ces informations viennent jeter un coup de froid sur un secteur qui était en pleine santé en prévision d’une importante demande.
En 2007, ce sont quelque 30.850 logements de natures diverses qui ont été autorisés à Tanger, soit une superficie totale de quelque 3 millions de mètres carrés, selon des chiffres issus du ministère de l’Habitat. Ce chiffre constitue un record absolu jamais atteint auparavant dans la capitale du détroit. Il est en croissance de près de 30% par rapport à l’année 2006 au cours de laquelle ce sont plus de 23.000 logements qui avaient été autorisés.
Les projets qui comprennent plus de 7.200 logements économiques devraient héberger près de 150.000 personnes, de quoi porter la population totale de la ville de Tanger à plus d’un million d’habitants. Entre-temps, ce sont 12.500 logements qui ont été livrés en 2007. Plus des trois-quarts sont constitués d’appartements dont près de 5.000 de la catégorie économique.
Selon le ministère de l’Habitat, cette cadence devrait permettre d’éponger le déficit en logements que connaissait la ville de Tanger à l’époque. Mais si la crise s’installe, le nombre de logements autorisés risque de ne pas se traduire dans la réalité.
Actuellement, Tanger et sa région connaissent une très forte spéculation sur le prix de l’immobilier, surtout celui des terrains, et c’est cette spéculation qui serait à l’origine de l’hésitation des acheteurs. La rareté des terrains a provoqué une augmentation spectaculaire des prix lors des trois dernières années, ce qui ne manque pas de se répercuter sur les prix de vente.
Les nouveaux noyaux urbains prévus permettront d’un autre côté de réduire la charge sur l’aire métropolitaine de Tanger. Les futurs nouveaux quartiers d’Al Irfane en cours de construction, et les nouvelles villes de Melloussa, Gzenaya et Ksar Sghir apporteront une nouvelle offre en matière de foncier.
Surproduction
Les besoins de la ville sont de 8.000 logements par an en moyenne, ce qui est largement compensé par la production moyenne annuelle sur les cinq dernières années qui se situe à près de 15.000 logements par an.
A noter que les besoins de développement de Tanger risquent de doubler lors des prochaines années. Avec le lancement du port TangerMed et les futurs investissements prévus de Renault-Nissan et de leurs sous-traitants, la demande en logements risque d’exploser.
Cette surproduction devait aussi aider à réduire le prix de l’immobilier.
Source : L’Economiste - Ali Abjiou
Ces articles devraient vous intéresser :