Covid-19 au Maroc : les sans-papiers, oubliés de la vaccination

20 février 2021 - 23h00 - Maroc - Ecrit par : J.K

La campagne de vaccination anti-Covid-19, effective au royaume depuis plusieurs semaines, ne prend pas en compte les personnes en situation irrégulière. Pour Said Tbel de l’AMDH et Beyeth Check, de la Bank de Solidarité, il faudra revoir les conditions pour une vaccination plus inclusive.

Bien que la décision de la gratuité du vaccin pour « tous les Marocains et étrangers résidents » soit appréciable, elle écarte néanmoins une partie des résidents, dont les migrants irréguliers ou devenu irréguliers récemment, les réfugiés et Marocains sans papiers. Plusieurs ONG et associations qui invitent au « vaccin pour tous », ont récemment fait la triste remarque. Cette situation s’explique par les conditions exigées pour être pris en compte dans la liste des bénéficiaires du vaccin anti-Covid-19, a indiqué à H24info, Said Tbel, membre et responsable de la Commission centrale immigration et droit d’asile au sein de l’AMDH, qui fait observer que ces inégalités ont été bien observées pendant le confinement.

« Concernant les migrants irréguliers ou sans papier, il y a un problème initial, car ils peinent encore à être acceptés dans nos hôpitaux publics », a affirmé l’acteur associatif. De plus, à cause du confinement, « la plupart des demandeurs ont eu des difficultés à renouveler leur carte de séjour. Le pourcentage de ceux qui ont réussi est minime et ce chiffre est redescendu à moins de 5 %. Les conditions pour avoir sa carte de séjour ont aussi été durcies, avec l’exigence d’avoir un contrat de bail, une attestation de travail, etc. », déplore Said Tbel. Même constat chez Beyeth Gueck, président de la banque de Solidarité qui dénonce « les nouveaux obstacles et exigences qui empêchent plusieurs d’entre eux de régulariser leur situation et de ne disposer d’aucun document pour pouvoir bénéficier du vaccin ».

Aussi, l’associatif suggère-t-il de « nommer des garants pour les irréguliers et élaborer des listes pour leur vaccination, afin de pouvoir assurer une traçabilité ». Said Taib a, quant à lui, rappelé « la vulnérabilité de ces personnes qui vivent généralement dans des communautés où le virus pourrait se proliférer ». Ainsi, plaide-t-il, le mot d’ordre doit être : « vacciner tout le monde est possible ».

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Santé - Association Marocaine des Droits Humains (AMDH) - Vaccin anti-Covid-19

Aller plus loin

Covid-19 au Maroc : le taux reproduction en dessous de 1

Le ministère de la Santé a indiqué, dimanche dernier que le taux de reproduction du Coronavirus a atteint 0,98 au Maroc, près d’un an après la découverte du premier cas du...

Chichaoua : il reçoit deux doses à la fois du vaccin anti-Covid

Un individu a déclaré sur les réseaux sociaux avoir reçu deux doses du vaccin anti-Covid à la fois dans un centre de vaccination de Chichaoua. Une enquête a été ouverte pour...

Covid-19 : le Maroc élargit la vaccination aux SDF et sans papiers

Longtemps annoncé comme étant une possibilité sérieuse, la vaccination des sans-abris et sans papiers est imminente. Le ministère de la Santé a annoncé l’élargissement de la...

Le Maroc accélère les vaccinations

Plus de deux semaines après le lancement de la campagne nationale de vaccination, le ministère de la Santé a décidé de passer à la vitesse supérieure. Depuis le 10 février, le...

Ces articles devraient vous intéresser :

Ces plantes qui empoisonnent les Marocains

L’intoxication par les plantes et les produits de pharmacopée traditionnelle prend des proportions alarmantes au Maroc. Le Centre antipoison du Maroc (CAPM) alerte sur ce problème de santé publique méconnu du grand public.

Les biscuits “Gerblé” avec de la drogue ne sont pas commercialisés au Maroc

L’Office National de Sécurité Sanitaire des Produits Alimentaires (ONSSA) affirme que les lots de biscuits de la marque française “Gerblé”, contaminés par la drogue “burundanga”, ne sont pas entrés ni vendus sur le marché marocain.

"L’boufa", la nouvelle menace pour la société marocaine

Le Maroc pourrait faire face à une grave crise sanitaire et à une augmentation des incidents de violence et de criminalité, en raison de la propagation rapide de la drogue «  l’boufa  » qui détruit les jeunes marocains en silence.

Dix ans de souffrance : un Marocain victime d’un scrotum géant

Un Marocain a vécu un véritable cauchemar pendant dix ans, son scrotum ayant progressivement enflé jusqu’à atteindre la taille d’un ballon de plage, selon un rapport médical publié dans Urology Case Reports.

Cosmétiques contrefaits : une bombe à retardement pour les Marocaines

Nadia Radouane, spécialiste en dermatologie et esthétique, alerte les Marocaines sur les risques liés à l’utilisation des produits cosmétiques contrefaits.

Hatim Ammor : une opération qui inquiète ses fans

L’artiste marocain Hatim Ammor a informé ses abonnés sur Instagram qu’il se prépare à subir une intervention chirurgicale.

Une maladie menace les enfants marocains

La propagation de la maladie de leishmaniose dans plusieurs provinces marocaines préoccupe le Parlement. Une députée a interpellé le ministre de la Santé et de la Protection sociale Khalid Ait Taleb sur ce sujet.

L’eau Ain Atlas mauvaise pour la santé ? les autorités répondent

Le ministère de la Santé dément catégoriquement les rumeurs concernant l’eau minérale « Aïn Atlas ». Un document falsifié, circulant activement sur les réseaux sociaux et usurpant l’identité d’une délégation ministérielle, affirmait que cette eau ne...

Maroc : des substances toxiques dans les emballages alimentaires

Une récente étude a révélé la présence de substances chimiques per – et polyfluoroalkylées (PFAS) dans certains emballages alimentaires à usage unique au Maroc.

Au Maroc, un trek solidaire vire au cauchemar

Alors qu’elles participaient fin octobre au Trek Rose Trip, qui sensibilise au cancer du sein, récolte des fonds pour l’association Ruban Rose et plusieurs autres structures, au Sahara, au Maroc, plus de 800 femmes ont vécu une expérience...