Selon une étude intitulée « Diversité génétique et épidémiologie génomique du SRAS-CoV-2 au Maroc » et publiée sur SciencesDirect, le SRAS-CoV-2 a, selon toute probabilité, circulé au Maroc à partir du 15 janvier 2020 avant que le premier cas ne soit officiellement découvert le 2 mars de la même année.
La recherche a été faite sur 22 séquences génomiques de virus rapportées par trois laboratoires différents au Maroc jusqu’au 7 juin 2020, ainsi que 40 366 génomes de virus provenant du monde entier, signale le rapport qui retrace l’histoire supposée de la transmission du SRAS-CoV-2 au Maroc, telle que révélée par l’épidémiologie génomique.
Ces résultats ont montré qu’une diversité de génomes du virus se sont introduits dans le pays par différentes voies. Ainsi, le virus est entré et a commencé à circuler au Maroc, vers le début du mois de février, plus probablement à partir de la Belgique, de l’Espagne et de la France (le clade 20C a été le premier à être introduit au Maroc), révèle la même source.
Et c’est au 4 mars 2020 que de nouveaux cas infectés sont arrivés de Belgique. Environ une semaine plus tard (12 mars 2020), d’autres personnes infectées sont entrées au Maroc à partir de la France et en passant par l’Espagne. Trois jours après, soit le 14 mars 2020, des cas infectés ont migré de la Suisse, détaillent les chercheurs marocains.
Vers le 17 mars 2020, d’autres souches de SRAS-CoV-2 sont entrées au Maroc en provenance des États-Unis et d’Allemagne précédant d’autres cas en provenance de Chine vers le 22 mars 2020.
À en croire les résultats de l’étude, le Maroc a été touché par d’autres formes de SRAS-CoV-2 entre le 16 et le 19 avril 2020 en provenance des États-Unis et du Vietnam, probablement par le biais du commerce maritime qui s’est poursuivi pendant la période de confinement.
D’après l’analyse des chercheurs marocains, il est plus probable que le virus ait circulé de manière clandestine au début du mois de février, avant la découverte officielle du premier cas le 2 mars 2020. Ils soulignent en outre que les génomes du virus provenant des patients marocains présentaient entre 4 et 16 mutations par rapport à l’ancêtre commun apparu en 2019 à Wuhan en Chine.
Dans leur démarche, les scientifiques marocains ont identifié et regroupé les différents variants SARS-Cov-2 en 11 clades (un groupe d’organismes comprenant un organisme particulier et la totalité de ses descendants). Au cours de l’analyse, ils ont constaté que des génomes du coronavirus SARS-CoV-2 marocain comprenaient 9 virus appartenant au clade 20A et 9 autres au clade 20B, celui dont fait partie le variant britannique, et 2 virus au clade 20C. Toute chose qui montre que le virus a pénétré sur le territoire par plusieurs issues et sous diverses formes.