Les Marocains préoccupés par la pollution de l’eau et la gestion des déchets
La pollution de l’eau et la gestion des déchets sont en tête des inquiétudes des Marocains,, selon une enquête menée par « Arab Barometer » sur les préoccupations...
4% du PIB. Tel est le coût lié aux dégradations de l’environnement. Plus exactement, l’estimation du secrétariat d’Etat en charge de l’Eau et de l’Environnement porte sur 13 milliards de DH/an. Ce coût résulte bien évidemment de plusieurs facteurs tels que la surexploitation des ressources, les changements climatiques, la désertification, mais aussi des émissions et rejets de polluants domestiques et industriels. Le tout affecte l’eau, l’air et la biodiversité.
C’est la rançon des grands projets de développement économique et social, mais c’est aussi la conséquence du retard pris dans la mise en place de certaines infrastructures socioéconomiques. Fort heureusement, la volonté d’y remédier ne fait pas défaut. Et ce 14 octobre qui coïncide avec la Journée arabe de l’environnement vient à point nommé pour dresser le bilan des actions.
La politique engagée vise principalement à réduire la pollution de près de 80% à l’horizon 2020. Dans ce cadre, rappelle-t-on auprès du secrétariat d’Etat à l’Environnement, divers programmes de lutte contre la pollution sont d’ores et déjà engagés sans oublier le volet réglementaire qui a été enrichi de 5 lois relatives à la protection et à la mise en valeur de l’environnement. Un fonds dédié a même été mis en place. D’emblée, les axes d’intervention se déclinent sous forme de programmes complétés par des actions ciblées. En tête figure le Programme national d’assainissement liquide (PNA).
Ce plan, dont la réalisation nécessiterait pas moins de 43 milliards de DH, a pour objectif d’augmenter le taux de raccordement au réseau d’assainissement de 70 à 80% et de réduire la pollution domestique et industrielle de 60% à l’horizon 2020. Il consiste en une mise à niveau du service d’assainissement (réseaux d’assainissement et épuration) au profit de 10 millions d’habitants. Les retombées attendues sont jugées très positives à divers niveaux, des recettes de l’Etat, de la création d’emplois, de réduction des risques sanitaires et surtout du recyclage des eaux usées. De sorte qu’à l’horizon 2020, on n’aurait pratiquement pas de rejet sur le milieu naturel.
Le Programme national des déchets ménagers (PNDM) cible, comme l’indique son intitulé, cette autre grande source de pollution. L’objectif est d’atteindre à l’horizon 2021, un taux de 90% de collecte et de traitement des déchets ménagers. Le PNDM ambitionne aussi de généraliser les décharges contrôlées à l’ensemble des agglomérations. Avec à la clé l’organisation et la promotion de la filière de « tri–recyclage–valorisation ». Il est ainsi prévu d’atteindre le taux de 20% de récupération des déchets générés. Le coût global de ce programme est estimé à 37 milliards de DH.
Parallèlement, le département de l’Environnement compte initier des conventions de partenariat avec les régions. C’est le cadre idoine pour mutualiser les moyens et concrétiser certains projets à composante environnementale. Il s’agit notamment de la lutte contre la désertification et la pollution, la sensibilisation et l’éducation environnementale ainsi que la recherche scientifique et l’amélioration des compétences. La mise à niveau environnementale dans le milieu rural est aussi plus que préoccupante. Sur les 17.500 écoles rurales du pays, plus de 62% (soit 12.176 écoles) sont dépourvues d’infrastructures d’assainissement et d’approvisionnement en eau potable. Cette situation a des impacts négatifs, notamment sur la scolarisation des filles, sans oublier la santé des écoliers et des instituteurs. Le Programme national de mise à niveau environnementale des écoles rurales a été initié dans l’objectif d’améliorer le cadre de vie au sein des écoles et autres institutions coraniques et mosquées. Le budget alloué à ce programme pour la période 2008-2012 est estimé à 1,6 milliard de DH. Budget partagé entre les départements concernés (Intérieur, Santé, Education nationale, Eau et Environnement, Eaux et Forêts), les collectivités locales, les agences de développement social, le secteur privé et la coopération internationale.
Formation
La sensibilisation au respect de l’environnement est aussi une affaire de professionnels. Dans cette optique, le département de l’Environnement a prévu, dans son plan d’action 2009, une dotation d’environ 5 millions de DH pour former les éducateurs dédiés à la tâche. Cette enveloppe servira également à équiper et rendre opérationnels les clubs de l’environnement dans les écoles ciblées par le Programme national de réhabilitation des écoles rurales.
Source : L’Economiste - A. G.
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