Corruption au Maroc : un magistrat sous les verrous

23 octobre 2023 - 22h00 - Maroc - Ecrit par : S.A

Soupçonné de faits de corruption et de falsification de documents officiels, un magistrat appartenant à un réseau criminel a été arrêté puis placé en détention préventive, dans une cellule de la prison civile de Bourkaiz, à Fès. L’interrogatoire détaillé de l’ensemble des membres de ce réseau débutera le 26 novembre prochain.

Tout est parti d’un constat fait par un Juif marocain selon lequel une propriété foncière lui appartenant a été spoliée par l’utilisation de documents falsifiés élaborés par un adoul. Celui-ci s’est appuyé sur des témoignages de travailleurs saisonniers et d’un élu de l’Istiqlal dans la commune d’Imouzzer du Kandar, dans le Moyen Atlas, rapporte le quotidien arabophone Assabah. Se basant sur des informations fournies par la DGST faisant état de nombreux actes de spoliation foncière ayant ciblé des terrains appartenant à des particuliers, tout particulièrement à des étrangers ou relevant du domaine public, un magistrat qui officiait au tribunal de Sefrou a été arrêté dans la même ville. 25 autres personnes appartenant à ce réseau ont été également interpellées à Imouzzer du Kandar, Azrou, Beni Mellal, Tinghir, Ouarzazate et Ain Taoujtat. Parmi eux, figurent des élus, des adouls et des fonctionnaires, révèle l’enquête menée par la Brigade nationale de la Police judiciaire (BNPJ).

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Après leurs auditions séparées devant un juge d’instruction près la Cour d’appel de Fès – le magistrat bénéficie selon la législation d’une procédure d’exception-, le magistrat mis en cause a été placé en détention préventive dans une cellule de la prison civile de Bourkaiz. Il lui est reproché d’avoir touché des pots-de-vin aux montants évalués à plusieurs dizaines de milliers de dirhams, pour falsifier des documents officiels notamment. Des 25 autres mis en cause, 13 d’entre eux ont été mis en prison et ils seront donc poursuivis en état de détention préventive, fait savoir le quotidien arabophone Al Ahdath Al Maghribia.

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Selon d’autres résultats de cette enquête, ce réseau s’investissait également dans l’émigration clandestine en arnaquant des candidats à l’émigration. Ils leur faisaient croire qu’ils allaient leur procurer des visas pour des pays d’Europe, en contrepartie d’importantes sommes d’argent.

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