"Les gens se retrouvent dans une perplexité et s’interrogent légitimement sous l’angle religieux sur le décès naturel qui empêche tout rapatriement vers le pays d’origine, comme ce fut le cas par le passé. Dans ce cas-ci, il est tout à fait légitime d’enterrer le défunt dans les cimetières publics, et plus particulièrement, dans les parcelles aménagées pour les personnes de confession musulmane", indique le Conseil des théologiens attaché à l’EMB, dans un communiqué signé par Taher Tujgani, son président.
Pour le conseil, seule l’action noble d’un être le rend honorable et non la terre où se trouve le cimetière qui l’accueille. "En outre, il est tout à fait légitime de déplacer la dépouille, sur la base d’un testament qu’il aura précédemment établi, à l’endroit de son choix, dans la mesure où la loi du pays le permet", rappelle le communiqué.
"Concernant le décès lié au coronavirus, si la toilette mortuaire conventionnelle est irréalisable, il est recommandé de pratiquer une lustration pulvérale (tayammum) et de recouvrir le défunt d’un linceul par-dessus ses vêtements dans lesquels il est décédé. Après quoi, il sera célébré une prière funéraire et la dépouille enterrée", précise le conseil. Il ajoutera qu’il est aussi convenu que la prière en cas de funérailles, malgré son statut d’obligation collective, peut être pratiquée par une seule personne. De même, les musulmans qui seront informés du décès, peuvent invoquer la miséricorde et le pardon en sa faveur.