Malgré le programme d’aide au logement initié par le gouvernement, de nombreux Marocains éprouvent encore de sérieuses difficultés à acquérir des logements adaptés. Une situation qui soulève des inquiétudes.
La coopération franco-marocaine dans le domaine de l’urbanisme et de l’habitat a été examinée lors d’une rencontre, mercredi à Paris, entre le ministre délégué chargé de l’habitat et de l’urbanisme, M. Taoufiq Hjira et le directeur du Cycle d’urbanisme de sciences politiques, M. Michel Micheau, consacrée à la formation universitaire dans les domaines de l’urbanisme et de l’aménagement du territoire en France.
S’articulant sur deux secteurs prioritaires, la lutte contre l’habitat insalubre et la mise à niveau urbaine, l’intervention de M. Hjira a été axée sur la formation en matière de gestion urbaine, comme chantier important pour le gouvernement, et la nécessité de la diversifier en l’adaptant aux exigences urbanistiques du Maroc.
Rappelant le rôle de l’Ecole nationale d’architecture dans la formation d’architectes marocains de haut niveau, le ministre a annoncé l’ouverture, l’année prochaine, d’une autre école à Casablanca qui sera gérée par le secteur privé appelé à "s’impliquer davantage dans la formation et la dynamisation du secteur de l’urbanisme et de l’habitat".
M. Hjira a, par ailleurs, souligné l’intérêt que porte le Maroc au logement social et à l’équilibre à trouver pour son développement. Cet équilibre, dit-il, est d’autant plus indispensable qu’il se trouve au coeur du programme d’action du gouvernement qui a mis en place les mécanismes nécessaires pour la construction de 100.000 logements sociaux par an, conformément aux Hautes directives de SM le Roi Mohammed VI.
Insistant sur le rôle du secteur privé dans la promotion de l’habitat, M. Hjira a tenu à souligner que si l’année 2003 a été celle de la mise en place des outils et instruments permettant d’atteindre l’objectif de 100.000 logements par an, le secteur privé constitue le pilier, en terme d’appui technique et financier, de ce programme pour les années à venir.
Pour sa part, le directeur du Cycle d’urbanisme de sciences politiques de Paris, M. Michel Micheau a brossé un tableau détaillé de la formation pluridisciplinaire appliquée dans son Institut et qui porte sur l’analyse, la conception et la gestion des espaces urbains à multiples échelles.
"Notre stratégie de formation accorde une large place à la réflexion sur les enjeux, tant politiques qu’économiques, et sur les dimensions sociales de l’action dans les territoires", a-t-il fait savoir, en précisant que les spécialistes formés au Cycle sont amenés à travailler dans tous les domaines de l’urbanisme, de l’aménagement du territoire, de l’immobilier et du développement.
La coopération engagée entre les deux pays, d’abord en 1980, puis de manière continue dans le cadre de la haute commission mixte franco-marocaine fera l’objet, jeudi, d’une table ronde sur le thème de "la réhabilitation du patrimoine urbain et la lutte contre l’insalubrité".
"Le contexte de l’habitat social et de lutte contre l’habitat insalubre", "la lutte contre l’habitat insalubre aujourd’hui en France : modes d’intervention publique", "les dispositifs parisiens en matière de lutte contre l’habitat insalubre" et "le financement des politiques d’habitat au Maroc" sont les principaux thèmes de cette table ronde qui portera, également, sur de nombreux secteurs d’intervention correspondants aux préoccupations majeures des différents partenaires marocains, dans le cadre de leurs compétences en terme de planification, d’aménagement du territoire et de gestion urbaine.
Conduite par le ministre délégué chargé de l’habitat et de l’urbanisme, la délégation marocaine est composée d’une quinzaine de membres représentant la Fédération nationale de l’immobilier (FNI), la Fédération nationale du Bâtiment et des Travaux publics (FNBTP), ainsi que du directeur de l’habitat social et des Affaires foncières au ministère et du directeur de l’Ecole nationale d’architecture.
MAP
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