Face à la pire sécheresse qu’il connaît depuis quatre décennies, le Maroc prend des mesures pour réglementer la production de pastèques qui nécessite une importante quantité d’eau.
L’été et la canicule qui l’a accompagné ont eu des conséquences sur les retenues des principaux barrages du Royaume. Les ressources en eau des barrages ont subi une grande baisse même si le volume cumulé reste meilleur que celui de l’année dernière. Certes, la campagne agricole a été relativement exceptionnelle dans quasiment l’ensemble des régions du Royaume, mais certaines zones ont connu des difficultés d’autant plus que la chaleur a dépassé 45C°. Abstraction faite de la chaleur qui prédomine à chaque saison estivale et qui était anormale cet été, les statistiques du ministère de l’Equipement indiquent que la situation des barrages s’est relativement améliorée. Les réserves sont passées à 8117 m3 au 11 août 2003 contre 7579,4 m3 une année auparavant. De surcroît, le taux de remplissage a enregistré une augmentation importante en se situant à 55% contre 51,4% pour l’exercice précédent
A en croire les mêmes statistiques, les principaux barrages ont globalement bénéficié d’une répartition équilibrée des précipitations. Ainsi le barrage Al Wahda qui dispose d’une capacité de stockage de quelque 3712,1 m3 n’a cumulé que des réserves d’environ 2871,7 m3 jusqu’au 11 août 2003 contre 3028,5 m3 pour la même période de l’année précédente, soit 77,4% contre 81,6%. De même, les autres grands barrages au niveau de la capacité de stockage ont dépassé la situation du déficit pluviométrique dont ils ont longuement souffert.
L’exception a été enregistrée par le barrage d’Al Massira qui a une capacité normale de 2744,4 m3. Celui-ci n’a atteint que le volume de 532,5m3 au 11 août 2003. Avec cette réserve, son taux de remplissage estimé à 19,4% se situe toujours en deçà de ses capacités de stockage. Une année auparavant, il n’a pu cumuler que 562,4 m3, soit 20,6% de sa capacité. Pour ce qui est du barrage Bin El Ouidane, il a plutôt bénéficié d’une conjoncture favorable quoique insuffisante. Ayant une capacité de stockage de 1253,4m3, il a cumulé 487m3, soit un taux de remplissage de 38,9% comparativement à l’année dernière pendant laquelle les réserves n’ont guère dépassé 453,8m3, soit un taux de 36,2%, ajoute la même source.
Concernant le barrage "Idriss 1er" considéré, lui aussi, parmi les grandes installations hydrauliques du pays grâce à sa capacité de stockage pouvant dépasser 1156m3, ses réserves ont connu une amélioration importante. Elles ont été évaluées à quelque 935,8 m3 au 11 août 2003, soit un taux de remplissage de 80,9% par rapport à la même période du dernier exercice. Jusqu’à cette même période de l’année dernière, son taux de remplissage s’est inscrit à 52,8% seulement, soit l’équivalent de 610,3 m3.
Par ailleurs, d’autres barrages ont réalisé des taux de remplissage de 100% ou plus de 80%. C’est le cas notamment d’Ibn Battouta, Nakhla, Hassan II, Joumoua, Sidi Mohammed Ben Abdellah ou encore Allal El Fassi. Cependant, ces barrages ne disposent pas, dans leur majorité, d’une grande capacité de stockage.
D’une manière générale, la situation des barrages connaît une amélioration considérable ; toutefois, force est d’admettre l’exigence d’une meilleure gestion des retenues en eau. La saison estivale étant réputée par l’accroissement de la consommation en eau, les efforts déployés par l’ONEP pourront assurer l’approvisionnement des populations en eau potable. Le problème reste cependant posé au niveau des ressources en eau destinées à l’agriculture. Le déficit en eau pour l’agriculture touchera certainement les provinces du Sud et du Sud-Est où les retenues en ressources hydriques attestent toujours de l’omniprésence de la sécheresse. D’où l’exigence d’une assistance de toute urgence pour réduire les impacts négatifs de cette situation.
Libération (Casablanca)
27 Août 2003
M.kadimi
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