Le Canada accusé d’avoir abandonné ses ressortissants au Maroc
L’Association d’aide à l’immigration (AAI) se désole du fait qu’Ottawa ait "abandonné" 8000 à 9 000 Canadiens bloqués au Maroc et dans d’autres pays à l’étranger en ces temps de...
Partie au Maroc le 31 janvier, une famille canadienne se retrouve coincée dans le royaume. Le père de famille, Majid Tounarti, 42 ans, qui a perdu son emploi en raison de la crise sanitaire s’insurge contre l’indifférence du gouvernement fédéral.
"Je ne croyais pas que ce soit possible que le gouvernement soit aussi indifférent à notre situation, à notre détresse", confie au site Le Journal de Québec Majid Tounarti, résident de Saint-Apollinaire. Celui-ci se retrouve confiné au Maroc depuis plus de deux mois et demi avec sa femme Fadoua El Mamouny, 27 ans, leur fille Ghita, 2 ans, et leur jeune garçon Riyad, à peine 8 mois.
La famille devait monter à bord de deux des trois avions affrétés fin mars pour le rapatriement des Canadiens, mais elle ne pouvait pas s’inscrire dans un court délai à cause de leur situation financière. "À 1300 $ par personne, nous n’avions pas suffisamment d’argent de côté", laisse entendre Majid Tounarti. Après ces trois vols, le Canada a stoppé ces opérations de rapatriement. Néanmoins, certains ont pu rallier le Canada via un vol de l’ambassade britannique.
"Ils nous proposent des solutions impossibles. Un vol vers Londres, l’hôtel, les taxis, les cas de covid-19, ensuite un vol vers Toronto le lendemain et finalement un autre vol vers Montréal, avec deux bébés ? C’est nous abandonner tout simplement", se désole ce Marocain qui réside au Québec depuis 20 ans. "Quand on voit les gens d’autres pays rentrer à la maison, mais que pour nous ça semble trop compliqué, c’est ridicule, s’indigne Majid Tounarti. C’est humiliant et insultant. J’ai toujours été fier d’être Canadien, mais là, c’est trop".
"Pendant ce temps, les paiements continuent, vous savez. (…) Les gens qui disent que c’est notre problème ne comprennent pas. En janvier, il n’y avait aucun signal. Tout ça est hors de notre contrôle. Si j’avais eu le choix, jamais je ne serais venu dans ces conditions, jamais je n’aurais perdu mon emploi, peut-être ma maison, ma santé", fulmine de colère ce MRE, qui travaillait dans le domaine de l’informatique. Coincé au Maroc, il ne peut pas bénéficier des semaines de compensation prévues lors de la mise à pied.
Aller plus loin
L’Association d’aide à l’immigration (AAI) se désole du fait qu’Ottawa ait "abandonné" 8000 à 9 000 Canadiens bloqués au Maroc et dans d’autres pays à l’étranger en ces temps de...
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