Le film « Sentinelle » cartonne sur Netflix mais pourrait porter préjudice à Rami Sahli, un électricien de 22 ans. Lors d’une scène, une militaire affectée à l’opération Sentinelle (opération lancée en France pour faire face à la menace terroriste, NDLR) à Nice après une mission en Syrie a pris pour cible « deux jeunes barbus munis de sacs à dos qui se serrent la main et se séparent ». Il s’agit du jeune maghrébin et de l’un de ses collègues.
Dans une déclaration à Nice-Matin, Rami Sahli assure avoir été filmé à son insu et qu’il a découvert cela après avoir reçu près de 80 messages lui signalant sa présence dans le film. « L’audio description me traite de barbu. Je n’ai rien à voir avec l’islamisme, le terrorisme. La scène est tournée à l’endroit même de l’attentat de Nice », s’indigne-t-il.
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Le jeune homme exprime son étonnement : « Je ne comprends pas comment le réalisateur peut me faire passer pour un terroriste. Juste parce que je suis maghrébin ? Parce que j’ai un sac à dos ? Et quoi ? Je vais commettre un attentat parce que j’ai un sac à dos et que je suis maghrébin ? Ça fait plus de suspense, d’argent ? C’est ça le but ? »
Rami a porté plainte contre Netflix pour provocation publique à la discrimination et à la haine raciale, pour atteinte au droit à l’image. La plateforme a tenté de rectifier le tir en modifiant l’audio description. Le jeune maghrébin n’est guère satisfait. Il souhaite qu’elle retire son image du film et de la bande-annonce.