Tout est parti d’une enquête menée par le Mossad en Norvège pour retrouver l’un des commanditaires des attentats des Jeux olympiques de Munich, en Allemagne, en 1972. En tout, 11 athlètes israéliens avaient été tués par des Palestiniens, du nom de septembre noir. Les services secrets israéliens tombent sur une piste, Ali Hassan Salameh, qui serait, selon eux, le cerveau de l’attaque. Sans approfondir l’enquête, ils tuent par erreur en 1973 Ahmed – frère de Chico – sous les yeux de son épouse, une Norvégienne.
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« Il a été tué à 30 ans, sous ses yeux, en rentrant du cinéma. Elle était enceinte », raconte au Parisien l’ancien membre des Gipsy Kings. Celui-ci a appris la triste nouvelle à Saint-Tropez, où il jouait avec les frères Reyes. « On n’en a jamais parlé dans la famille, confie le musicien. Le roi du Maroc a fait rapatrier le corps d’Ahmed. Nous n’avons jamais reçu d’excuses de la part d’Israël. » Le décès de cet aîné représentait « tout » pour lui l’a marqué à vie. Ahmed « lui a offert sa première guitare, lui a fait découvrir le jazz, le classique, le flamenco. »
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Au fil des ans, Chico a pu pardonner lors de la célébration du premier anniversaire des accords d’Oslo en 1994. Son ancien groupe Gipsy Kings et son frère Bobby, photographe avaient quitté Paris pour Oslo, où ils se sont produits. À l’occasion, Bobby avait immortalisé l’événement en prenant une photo de Chico serrant les mains de Yasser Arafat, le président palestinien, et de Yitzhak Rabin, le Premier ministre israélien. « À part mon frère et moi, personne ne connaissait notre histoire. J’avais des frissons. C’était un moment inoubliable. Cette photo est l’image du pardon. »