« Si les gouvernements successifs espagnols ne défendent pas Ceuta et Melilla contre l’asphyxie économique à laquelle le Maroc les soumet, les autorités locales, les hommes d’affaires et la société civile ont les moyens de se défendre… », explique le fin connaisseur du Maroc dans El Confidencial. Pour lui, il faut laisser l’État espagnol qui ne défend pas ses villes et se tourner vers les institutions européennes qui, elles, pourront agir sans craindre une crise avec le Maroc.
Le Maroc, depuis le règne du roi Hassan II, avait toujours revendiqué l’appartenance de Ceuta et Melilla à son territoire. Mais il n’a pas engagé des actions concrètes dans ce sens. Le roi Mohamed VI, plutôt que de revendiquer, n’a cessé d’étouffer économiquement les deux villes autonomes, notamment Melilla, selon Ignacio Cembrero.
Or, l’accord de coopération entre l’UE et le Maroc dispose que « le Maroc accorde aux importations de produits originaires de Ceuta et Melilla le même traitement accordé aux produits importés et originaires de l’UE ». La Commission européenne a l’obligation de veiller au respect de l’accord signé avec le Maroc, soutient le journaliste qui déplore l’absence de plaintes contre le royaume dans sa politique d’étouffement envers Ceuta et Melilla.
Une politique qui a conduit à la fermeture du bureau des douanes commerciales de Melilla, en contradiction avec l’accord de l’UE. En 2010, l’Assemblée de Ceuta avait approuvé à l’unanimité l’entrée de la ville dans l’union douanière, ce qui aurait permis d’ouvrir les frontières vers l’Europe au lieu de se concentrer uniquement sur l’Espagne. Malheureusement, dit-il, cette action n’est pas allée à son terme.