Depuis l’éclatement du scandale de corruption connu sous le nom de « Qatargate », les difficultés pour renvoyer les Marocains déboutés de leur demande d’asile vers leur pays d’origine se sont accrues.
Le coup de filet contre l’immigration illégale lancé vendredi dernier dans la région de Murcie s’est soldé par 58 arrestations et l’identification de plus de 300 émigrés. Principale communauté étrangère dans la localité de Torre Pacheco, les Maghrébins dont des Marocains ont été ciblés par cette vaste opération qui a connu des dépassements de la part de la police espagnole.
Des dizaines de policiers ont été mobilisés pour mener à bien cette tâche d’identifier ce vendredi parmi la population locale, toute personne qui a des traits d’un Maghrébin avant de passer à l’identification et vérification de leur identité. Cette intervention s’est avérée particulièrement musclée, lesdits policiers s’étant montrés trop agressifs, faisant preuve d’un excès de zèle déplorable.
D’un autre côté, la presse locale a fait état de cette opération qui a soulevé indignation et contestation de plusieurs associations des droits de l’Homme et des citoyens de cette petite localité.
Des témoignages recueillis par cette presse ont indiqué que la paisible localité de Torre Pacheco était ce vendredi en état d’alerte, suite à la descente d’une centaine de policiers espagnols dans ses rues, ses cafés, ses places publiques et devant sa mosquée pour arrêter les personnes qui voulaient accomplir la prière avant de vérifier leur identité.
Pour ne laisser aucun immigré qui ne dispose de documents de résidence en règle échapper à leur vigilance, les policiers espagnols ont bloqué toutes les ruelles de la localité. Plus d’une centaine d’immigrés marocains ont été mis en détention à l’issue de cette opération.
De nombreux Marocains, y compris des sans-papiers, vivent dans la région de Murcie, où ils sont employés généralement comme une main-d’oeuvre bon marché dans les exploitations agricoles de la région, les plus compétitives en Europe grâce en partie aux immigrés irréguliers Par ailleurs, l’Association des travailleurs et immigrés marocains en Espagne (ATIME) a dénoncé énergiquement, cette opération menée par la police espagnole contre les immigrés dans la région de Murcie (est), principalement des Marocains.ATIME précise que "plus de mille immigrés, dont des vieillards, des enfants et des personnes souffrant de maladies chroniques, ont été rassemblés pendant plus de six heures dans des parcs et des places publiques" de la localité de Torre Pacheco dans le cadre de cette rafle.
ATIME n’a pas hésité à qualifier cette rafle d’"apartheid et de discrimination raciale contraire à tous les traités et conventions des droits humains nationaux et européens".
De ce fait, tout en leur endossant la responsabilité, aussi bien le ministère de l’Intérieur que la délégation du gouvernement doivent fournir des explications devant l’opinion publique et la justice sur cette grave violation des droits des immigrés.
Source : Libération - Larbi Bouhamida
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