Caster Sémenya s’est pourvue d’un communiqué pour balayer du revers de la main les explications avancées par Alain Blondel, le responsable du plateau de la compétition. A en croire la championne olympique du 800 m, son manager a été clair sur la question. C’est plutôt "l’invitation tardive" qui avait "rendu impossible" sa participation à cette compétition.
Pour s’en tenir au communiqué, le 7 juin 2019, Caster a accepté l’invitation de la Fédération à se présenter à Rabat le 16 juin. Elle a pris les dispositions nécessaires et a réservé (au lendemain du meeting de Montreuil où elle avait remporté le 2000m), le 12 juin, un vol Paris-Rabat. Cependant, poursuit la même source, le 11 juin, Alain Blondel a soudainement informé l’agent de Caster que le Président de la Fédération marocaine d’Athlétisme ne voulait pas que Caster coure, affirme-t-elle. Et, d’ajouter que, "frustrée par cette injustice et ce rejet tardif, Caster n’a pas eu d’autre choix que de retourner en Afrique du Sud".
Par ailleurs, contre toute attente, le 14 juin, la Fédération a de nouveau changé de cap et a dit à l’agent de Caster qu’elle était invitée à courir le 16 juin. À ce moment-là, les seuls vols à destination de Rabat auraient supposé un voyage de 20 heures, ce qui signifie que concourir n’était rationnellement pas possible pour Caster, poursuit le communiqué.
Dans le camp de l’athlète sud-africaine, on conclut que cette prise de position de la Fédération marocaine peut être comprise par une volonté de ne pas déplaire à l’IAAF qui joue "une partie difficile" sur les questions d’hyperandrogénie. En effet, après la récente décision du Tribunal fédéral suisse de suspendre, de manière "super-provisoire", le règlement de l’IAAF, uniquement pour elle, Sémenya peut de nouveau courir sur sa distance fétiche, renseigne la même source.