Le relâchement de la population face aux règles et mesures de protection imposées, depuis mars dernier, suite à l’apparition du premier cas de coronavirus au Maroc, est à peine croyable. Dans les souks, femmes et hommes font leurs courses normalement sans se soucier de la règle de distanciation sociale. La vie suit son cours sans une quelconque crainte du coronavirus qui pourtant, fait des victimes dans cette ville. Dans un marché de la rue Goulmina, au quartier Bourgogne, on peut voir autour d’un marchand de légumes, cinq femmes, quasiment collées les unes aux autres, "à choisir leurs légumes et à prendre le temps de marchander tranquillement le prix. Et surtout à faire des commentaires sur la hausse des prix de certains fruits et légumes et sur le manque de pluie et la compromission de la saison agricole".
À la question sur le confinement et les règles de protection à observer, La vie Eco rapporte que "les réponses sont étonnantes, et vont de l’inconscience pure et simple du risque pris, à un grand fatalisme déroutant, passant par le stress, la fatigue et la lassitude induits par les contraintes du confinement et l’observance des règles de protection".
On y rencontre des femmes qui se contentent d’une écharpe ou d’un foulard à la place du masque. "L’essentiel, c’est de cacher son nez et sa bouche !", répond une femme, la soixantaine, qui porte un masque fait maison. "Pourquoi les autres masques, en tissu, fabriqués dans les usines ont quelque chose de spécial ? Ils sont justes emballés dans du plastique, c’est tout !". Et la promiscuité ? "On ne peut faire autrement ; c’est le marché. On ne peut l’avoir à soi seul pour faire ses courses ! Et en plus, on n’a pas le temps ; il faut acheter ce qu’il faut et rentrer faire la cuisine. C’est le Ramadan ; il y a des tonnes de choses à préparer !", lance-t-elle.
Dans ce souk, les usagers pensent qu’il vaut mieux s’habituer à vivre avec le coronavirus, qui, au regard de l’actualité, ne partira pas de si tôt. Ils pensent qu’il ne faut surtout pas s’arrêter de vivre en attendant. Le suivi régulier de la situation épidémiologique ainsi que les statistiques annoncées quotidiennement à la télévision ne semblent pas convaincre et n’ont visiblement aucun impact sur les résidents de ce quartier. Ils estiment que "tout cela est entre les mains d’Allah. Si l’on doit tomber malade, eh bien on le sera, malgré toutes ces précautions".