L’intoxication par les plantes et les produits de pharmacopée traditionnelle prend des proportions alarmantes au Maroc. Le Centre antipoison du Maroc (CAPM) alerte sur ce problème de santé publique méconnu du grand public.
Première mégalopole du Maghreb avec une population estimée à 3,7 millions d’habitants, Casablanca, la capitale économique du Maroc, est confrontée depuis une vingtaine d’année à une grave crise de croissance qui menace désormais sérieusement la santé et la qualité de vie de ses habitants.
Développement de l’habitat insalubre, transports en commun obsolètes et polluants, occupation anarchique de l’espace public, absence d’espaces verts, gestion conflictuelle de l’assainissement et de la collecte des ordures ménagères, dégradation de sécurité alimentaire : l’accumulation de ces constats ont conduit le roi Mohammed VI à nommer en juillet dernier un "super-préfet" pour tenter de remettre sur les rails cette agglomération aux allures d’enfer urbain.
Depuis sa nomination, Driss Benhima, figure emblématique de la "dream team" de la dizaine de jeunes technocrates choisis par le souverain pour décentraliser et assainir la gestion du royaume, s’est attelé avec plus ou moins de réussite à "réconcilier" les Casablancais avec leur ville dont la population a été multipliée par dix depuis l’indépendance en 1956.
Sous l’impulsion de ce polytechnicien, des chantiers d’envergure ont été engagés suscitant, parfois, de vives polémiques. Le dernier en date concerne la réorganisation des transports publics, priorité des priorités dans une ville où près d’un enfant de moins de huit ans sur deux présente des pathologies respiratoires liées à la pollution atmosphérique.
Alors que le projet de construction d’un métro, lancé en 1985, s’est égaré dans les études sur le sous-sol gorgé d’eau de la métropole et sur son coût pharaonique, le wali a décidé de faire le ménage dans la profession des chauffeurs de taxis en attendant une réorganisation totale du secteur. Un projet, vite démenti, annonçant leur transfert vers la banlieue avait provoqué un préavis de grève des 9.000 chauffeurs de "grands taxis" interurbains surnommés les "crocodiles" pour leur conduite dangereuse. Témoin des subtilités dont l’administration marocaine reste familière, ces chauffeurs devront désormais présenter aux forces de police un "certificat de vie"... destiné à prouver qu’ils sont bien les titulaires des agréments nominatifs désormais délivrés au compte goutte par la préfecture.
L’autre solution étudiée pour répondre à l’engorgement du transport urbain, actuellement assuré par des autobus hors d’âge et dégageant d’âcres fumées noires, repose sur des lignes RER qui seront mises en service en juin pour un investissement de 20 millions d’euros.
La mise en conformité du parc d’autobus, un secteur où la concurrence sauvage pousse certains chauffeurs à circuler sans assurance tout en commettant un maximum d’infractions au code de la route, est également engagée.
En attendant de s’attaquer à l’habitat insalubre ou anarchique qui concerne plus d’un million de Casablancais, dont de nombreux, issus de l’exode rural, vivent dans les gigantesques bidonvilles des Carrières ou de Ben M’Sick, une campagne contre l’occupation illégale des espaces publics a entraîné la destruction de dizaines de terrasses de café ayant empiété sur la voie publique, souvent après corruption des élus locaux.
Autre sujet de polémique, la modernisation des abattoirs alors que l’abattage clandestin et la rupture de la chaîne du froid sont chaque année à l’origine de plusieurs centaines d’intoxications alimentaires, parfois fatales. Les nouveaux abattoirs de Casablanca vont tenter de recouvrir un agrément sanitaire pour l’exportation vers l’Union européenne retiré par Bruxelles dès 1983 mais leur mise en service vendredi dernier a occasionné des retards d’approvisionnement du marché et le boycott de certains professionnels suite à l’augmentation des taxes d’abattage.
Encore une fois, M. Benhima a dû monter personnellement au créneau pour faire passer ce projet et rassurer ses administrés, de plus en plus déboussolés par des méthodes qualifiées de "brutales" par ses adversaires.
Source : AP
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