Photo : Midi Libre
« Je suivais mes études de pharmacie, en langue russe. Cela devait finir en juin avec le passage de mon 2ᵉ “Krock” (diplôme de pharmacien, NDLR). Le jeudi matin, en pleine nuit, à 4 h, j’ai été réveillé par les bombes et les tirs de balles sous ma fenêtre… Je me suis réfugié dans le métro jeudi et vendredi. Franchement, j’étais paniqué, c’était un enfer, je voyais mon avenir partir en l’air. […] De toute façon, je n’avais plus rien, ni nulle part où aller », explique Jaffar dans un entretien à Midi Libre.
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Le jeune homme, désormais sain et sauf, raconte qu’il était pris de « panique, de stress et de sidération » quand il a pris le train pour quitter la ville. « Je suis resté debout 18 heures sans boire ni manger. Le train s’arrêtait toutes les deux heures pour échapper aux radars. Franchement, j’ai vu ma vie défiler », confie-t-il. Une fois au poste frontalier à Oujhorod, il était pressé de quitter l’Ukraine. Après un bref détour par Maliberezni, il a pu rejoindre Ubla en Slovaquie avant de prendre lundi le bus pour Prague, où il a finalement retrouvé Rayanne et Medhi.
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« Nous avons passé deux jours chez des habitants, le temps de reprendre des forces et de faire les formalités administratives et sommes arrivés ce jeudi 3 mars au Pouget », précise Jaffar qui a une pensée pour ces nombreux Ukrainiens et ressortissants étrangers qui « n’ont pas réussi à partir » et dont il n’a « plus aucune nouvelle ». « C’est très dur. J’espère que la guerre va vite s’arrêter », a-t-il souhaité.
Jaffar est aussi inquiet pour la validation de son diplôme de pharmacien. « J’ai appris le russe à l’oral et à l’écrit pour suivre ce cursus, j’ai fait de gros sacrifices pendant ces presque six ans d’études pour rien ? Et le pire pour moi, c’est qu’il ne me restait que deux mois pour avoir mon diplôme », se plaint-il, les diplômes ukrainiens n’étant reconnus ni en Europe, ni au Maroc, son pays d’origine.