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Alors qu’elle devait avoir lieu à la Villa des Arts de Casablanca en ce mois de décembre, l’exposition sur le quartier Bousbir, auparavant la plus grande maison close à ciel ouvert du monde, a été annulée « jusqu’à nouvel ordre » pour, dit-on, raisons sanitaires liées au Covid-19. Mais les organisateurs, deux chercheurs de l’Université de Genève, estiment que cette annulation est liée à la sensibilité du sujet.
L’exposition Bousbir : Images et récits de l’ancien quartier réservé de Casablanca, 1923-2021 n’aura plus lieu. Elle a été annulée pour cause de Covid-19. « Nous avons alors demandé quand l’exposition allait rouvrir. La Fondation Almada [qui appartient à a famille royale, NDLR] nous a alors annoncé qu’elle était fermée pour force majeure », confie au journal Le Temps Raphaël Pieroni, docteur en géographie de l’Université de Genève. Pourtant, « on avait demandé toutes les autorisations nécessaires et on était en contact étroit avec la fondation », justifie-t-il. Aux yeux de l’universitaire et de son collègue, Jean-François Staszak, professeur à l’Université de Genève, tous deux organisateurs de l’exposition, la sensibilité du sujet serait à l’origine de cette décision.
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Les deux chercheurs de l’Unige et leurs associés marocains se désolent de cette annulation. « Il y a trois ans, Emmanuel Macron affirmait dans un discours que la colonisation était un crime contre l’humanité. Je n’avais pas l’impression d’être à contre-courant, assure Jean-François Staszak. Je pensais qu’on était à un moment où les choses pouvaient être dites, mais cela supposait une volonté politique qui n’existe ni du côté des Marocains ni du côté des Français. » Construit en 1923 par l’administration française, Bousbir « était le plus grand bordel à ciel ouvert du monde. Il y avait énormément d’animation, des restaurants, un cinéma, des spectacles érotiques et pornographiques. Les touristes y allaient parce que c’était une attraction incontournable. »
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Le quartier était conçu de manière à répondre « aux attentes des Occidentaux et donc pour correspondre à l’image qu’ils se faisaient de la femme marocaine, du Maroc, des Mille et Une Nuits », ajoute Raphaël Pieroni. Elles seraient plus de 12 000 femmes — dont la moyenne d’âge était de 18 ans — à vivre à Bousbir et à officier jusqu’en 1955 dans des conditions proches du travail forcé. Certaines y étaient enfermées à cause des dettes contractées pour payer les loyers. « Je connaissais l’existence de la prostitution à Bousbir, mais je n’imaginais pas ça. La démesure du quartier, c’est vraiment monstrueux », souffle Leyla Darrage, Marocaine, scénographe de l’exposition. Elle a passé huit mois à fabriquer une maquette du quartier.
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