Bourse de Casablanca : 260 milliards de DH en six mois

3 janvier 2008 - 22h13 - Economie - Ecrit par : L.A

En attendant la publication de ses statistiques annuelles, la place casablancaise fait le point sur ses performances au titre du deuxième semestre 2007. Une période qui a concentré l’essentiel des faits marquants du marché durant l’année que nous venons d’enterrer. Côté volumes, les six derniers mois de 2007 ont battu tous les records. Les transactions ont drainé la coquette somme de, tenez vous bien… 260 milliards de DH, soit le double du volume annuel réalisé en 2006 (136 milliards de DH).

Introductions en Bourse, afflux des investisseurs étrangers et retours des particuliers sont les principaux vecteurs de cet exploit. Dans le détail, le marché central a engrangé près de la moitié de ce chiffre d’affaires (125 milliards de DH). L’afflux des allers/retours durant les cinq dernières semaines a porté le volume sur le marché de blocs à 106,4 milliards de DH. Le reste se répartit entre les introductions (16,2 milliards de DH), les apports en titres (10,4 milliards) et les offres publiques (1,6 milliard).

Côté indices, les correction multiples ont sensiblement cassé le rythme de progression conservé au début du semestre. C’est ce qui a limité les performances des indices à +10,68 pour le Masi et + 11,49% pour le Madex.

Cette croissance cache derrière elle une forte fluctuation. Après une relative stagnation en début juillet, la hausse a repris de plus belle durant tout l’été, profitant de l’introduction de CGI à la cote. Un trend qui a permis à l’indice global d’atteindre un pic de 13.527 points début septembre. Cette tendance s’est rapidement estompée à la rentrée, puisque les indices ont accumulé les baisses tout au long du mois. Ce qui a ramené le Masi à 12.670 points. Durant les trois derniers mois de 2007, le marché a évolué en dents de scie avec une correction brusque à fin octobre et une tendance baissière durant les deux dernières semaines de décembre. Finalement le marché a donné raison à ses analystes, qui tablaient sur une progression annuelle aux alentours de 30%. Les deux indices ont légèrement surperformé cette prévision, ayant pris 33,9 et 35,1% à 12.695 et 10.464 points respectivement.

Après avoir multiplié son cours par 2 ,5 en réalisant le volume le plus important du semestre (20,1 milliards de DH), CGI a incontestablement été la valeur phare de 2007. Depuis son introduction en août dernier, la deuxième valeur immobilière de la place a retenu l’attention aussi bien des particuliers que des institutionnels. En cinq mois de cotation, son cours est passé de 952 à 2.340 DH. Des performances spectaculaires, certes. Mais elles demeurent incomparables aux réalisations inégalées d’Addoha durant son premier semestre de cotation (juillet/décembre 2006). Les opérateurs s’accordent à dire que cette opération a déclenché l’euphorie boursière qui n’est pas prête de s’estomper.

Les blue chips de la place arrivent juste derrière CGI, en termes de volumes. A commencer par BMCE bank dont le volume semestriel s’élève à 18,2 milliards de DH avec un cours en hausse de 0,9% à 2.815 DH. Addoha est classée troisième avec 16,6 milliards de DH de chiffre d’affaires. Le titre a pris 21,22% à 3.370 DH. Les autres nouvelles recrues de la cote ont clôturé l’année sur des performances mitigées. Si certains comme Atlanta, Stokvis ou Salafin se sont classés dans le top ten des hausses semestrielles, les autres n’ont pas profité de l’effet d’annonce de leur introduction. Snep est l’incarnation de cet échec. La filiale du groupe Chaâbi a déçu tous ceux qui ont misé sur elle, en terminant l’année sur une hausse de 4% à 1.300 DH dans un volume de 1,9 milliard de DH seulement. Mauvais contexte d’introduction, désintéressement des institutionnels ou règlement de compte…difficile d’expliquer le sort de Snep en Bourse.

A noter que deux valeurs technologiques ont essuyée les plus fortes baisses du semestre dernier. Il s’agit de IB Maroc Com (-29.36% à 320 DH) et Involys (-24.8% à 285 DH).

Introduction : Un record loupé

L’annulation de l’opération GSI a privé la place casablancaise de réaliser un nouveau record du nombre de valeurs introduites en une année. Mais le marché a pu égaler la performance inédite de 2006, en accueillant 10 nouvelles recrues dont huit durant les six derniers mois de l’année. Mais ce n’est que partie remise. Le record actuel ne devrait pas tenir face aux annonces d’introduction prévues pour cette année.

L’Economiste - Nouaim Sqalli

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