Le recul de l’inflation et la stabilité des taux de crédits immobiliers apportent non seulement un soulagement aux acquéreurs, mais ils suscitent également un nouvel espoir pour le marché immobilier.
C’est indéniablement le boom des BTP au Maroc. Et grâce au coup de pouce du contrat-programme du secteur (2004-2007), les entreprises marocaines ont trouvé un cadre dans lequel elles pouvaient s’épanouir et montrer leur véritable valeur ajoutée. Elles ont même réussi le pari, alors que cela semblait quasi impossible, il y a peu de temps, de décrocher des marchés internationaux et se positionner en tant qu’entreprises championnes.
D’ailleurs, il s’agissait de l’un des objectifs principaux du deal, celui de mettre en place une stratégie de développement de l’entreprise du BTP.
Toutefois, même si le terrain est devenu balisé pour les compétences nationales, les firmes étrangères continuent à faire des « dégâts », si l’on en croit les propos de Bouchaïb Benhamida, président de la Fédération nationale du BTP. En effet, elles soumissionnent à des marchés nationaux mais échouent dans certains cas à accomplir les travaux auxquels elles se sont engagées et par conséquent à honorer leurs contrats. Résultat des courses, les délais ne sont pas respectés et causent des pertes de temps et d’argent considérables.
Pour rattraper le coche, il faut réorganiser de nouveaux appels d’offres et supporter les charges supplémentaires qui y sont afférentes. « Cela constitue une menace à la performance des entreprises nationales », déplore le président de la Fédération nationale du BTP, qui précise que tout a été mis en œuvre pour sensibiliser les partenaires du secteur, à savoir le gouvernement, à ce phénomène.
« Les entreprises étrangères, en majorité des PME, cassent les prix et déstructurent le marché », fait-il savoir, et cela sans véritable valeur ajoutée. Et Benhamida de souligner : « Les entreprises marocaines sont tout aussi qualifiées que les étrangères pour exécuter ces travaux. Il n’y a rien de sorcier dans notre métier ». Pour rappel, la poussée de l’immobilier et le lancement de grands chantiers dans le Royaume sont à l’origine des bonnes performances du BTP. Une forte croissance a été enregistrée au deuxième trimestre 2007 (12% en glissement annuel, contre 6,7% en 2006). Le dynamisme du secteur est confirmé par l’évolution des ventes du ciment, qui ont progressé de 12% par rapport à 2006. De même les effectifs employés ont augmenté de 6,9%.
Les anticipations de croissance du secteur, avancées par les entrepreneurs, s’avèrent favorables. En outre, l’indicateur synthétique de la conjoncture du BTP, établi par l’Institut national d’analyse de la conjoncture (INAC) et le Haut commissariat au plan (HCP), anticipe un prolongement de la tendance croissante. Une hausse de 11,6% de la valeur ajoutée du secteur, en glissement annuel, était estimée pour le 3e trimestre 2007 et une prévision de 10,9% pour l’ensemble de l’année 2007.
Les matériaux aussi
La tendance haussière des activités du BTP a été relevée également au niveau des matériaux de construction. La croissance a concerné, en particulier, la production de ciment, de verre et des produits métalliques, dont l’indice de production a augmenté respectivement de 11,8%, 4% et 2,9%, en variations annuelles.
L’Economiste - Redouane Hajjaj
Ces articles devraient vous intéresser :