Bigg en colère contre l’Boulevard

24 juin 2008 - 15h10 - Culture - Ecrit par : L.A

Bigg était programmé pour être parmi les têtes d’affiche des concerts organisés dans le cadre du festival l’Boulevard. Mais, à la surprise générale, il a été déprogrammé à la dernière minute. Nabil Jebbari, manager de Bigg, crie au scandale et menace de recourir à la justice. Quant au rappeur lui-même, il ne décolère pas non plus.

Après votre déprogrammation de l’Boulevard, votre manager menace de recourir à la justice contre les organisateurs. N’est-ce pas remédier à un mal par un autre mal encore pire ?

Je vous renvoie la question : est-ce que demander ses droits les plus élémentaires est un mal ? Qu’est-ce qu’on aurait fait si le public venait assister à mon concert et que moi je n’y venais pas ? Je ne pense pas qu’on aurait eu recours à une telle voie si les choses avaient été faites dans les règles de « l’art ». Le communiqué de presse était une réaction normale devant l’attitude des organisateurs de l’Boulevard. Nous n’avons fait qu’informer le public et les décideurs de ce pays. Cela est tout à fait normal sous d’autres cieux, là où on prend au sérieux la chose artistique et culturelle. Comme le communiqué de presse le précise, j’ai eu la confirmation de la part de l’organisation pour ma participation au festival. De ce fait, j’ai dû annuler des rencontres en Espagne qui sont importantes pour ma carrière pour venir et assister à la dixième édition et surtout pour jouer face à un public que j’avais hâte de retrouver. Mon but était aussi de commémorer cette édition 100% artistes marocains, comme c’était prévu. De plus, si j’ai accepté de participer au départ, c’est surtout parce que je crois en l’initiative du l’Boulevard et des talents qui se font connaître via cet événement.

On dit que Bigg a mal réagi dans cette histoire de déprogrammation. Que répondriez-vous à ce sujet ?

Je ne peux pas dire que demander des excuses et un droit de remboursement pour avoir été mis à l’écart sans avis préalable, soit une réaction déplacée. Si c’était un Anglais ou un Français, je ne pense pas que l’on se serait comporté avec l’un ou l’autre de la même manière. Je tiens à rappeler que j’avais invité des gens très importants (un manager qui était prêt à parrainer de jeunes talents pour les placer dans des tournées en Europe et un attaché culturel) à venir voir mon show au l’Boulevard. Un show qui soit dit en passant devait être à la perfection vu les moyens que j’avais mis pour y arriver. Cependant, je n’ai demandé que des excuses publiques pour cette attitude qui m’a profondément touché, surtout que ça vient de personnes avec qui j’ai vécu une expérience de 10 ans.

Certains voient même en votre réaction de l’ingratitude envers l’Boulevard qui « vous a fait ». Qu’en dites-vous ?

Je ne pense toujours pas que c’est l’Boulevard qui fait les artistes. C’est avec le talent des artistes que l’Boulevard trouve une crédibilité. Il est possible aujourd’hui de jouer sur une grande scène, de jouer devant un public large ou réduit, mais si vous n’avez aucun talent, les gens ne se souviendront plus de vous dès l’instant où vous quitterez la scène. J’ai l’intime conviction que personne ne fait personne. C’est surtout grâce à Internet qu’on en est tous là aujourd’hui.

Où en êtes-vous maintenant dans ce litige ?

Comme je l’ai dit, je trouve que ma déprogrammation sans aucun avis au préalable est un geste très déplacé de la part des organisateurs de l’Boulevard. Je ne critique pas le fait que mon spectacle soit annulé, mais on ne programme pas quelqu’un pour l’annuler sans préavis et après avoir mis son nom sur tous les supports media. Je pense que rien que pour cela, j’aurais pu demander des dédommagements. Le fait de ne pas les poursuivre pour cela est une gentillesse de ma part. Ce qui prouve que je suis de bonne foi et que je n’agis pas pour faire du mal.

Enfin, je souhaite une longue vie à l’Boulevard et à l’initiative de ses organisateurs. J’espère aussi que cette affaire sera l’occasion d’ouvrir le débat sur les dysfonctionnements et les entraves que connait le professionnalisme de l’art au Maroc. Il est temps de passer aux choses sérieuses sans toutefois se prendre trop au sérieux.

Source : Le Reporter - Mohamed Zainabi

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Musique - Festival - Don Bigg - L’Boulevard - Rap

Ces articles devraient vous intéresser :

Flou autour des circonstances du décès de Cheikha Tsunami

La chanteuse Cheikha Tsunami, grande icône du Chaâbi, s’est éteinte mardi 17 octobre à l’Hôpital militaire de Rabat, à l’âge de 45 ans. Les circonstances de son décès restent floues.

Combien coûte la Lamborghini Urus du rappeur marocain Morad ?

Le rappeur marocain Morad a été récemment aperçu dans les rues du Maroc à bord d’une Lamborghini Urus, une SUV de plusieurs dizaines de milliers d’euros.

Séisme au Maroc : Maes a tenu sa promesse

Le rappeur Maes a tenu sa parole de venir en aide aux victimes du puissant et dévastateur tremblement de terre survenu au Maroc le 8 septembre.

Saad Lamjarred sanctionné par Youtube ?

Le chanteur marocain Saad Lamjarred explique les raisons qui seraient derrière la baisse inquiétante du nombre de vues de ses chansons sur la plateforme YouTube.

Samira Saïd : la retraite ?

La chanteuse marocaine Samira Saïd, dans une récente déclaration, a fait des confidences sur sa vie privée et professionnelle, révélant ne pas avoir peur de vieillir et avoir pensé à prendre sa retraite.

Un concert à 3 millions de dirhams ? Zina Daoudia répond aux rumeurs

La chanteuse marocaine Zina Daoudia a répondu aux rumeurs selon lesquelles elle a reçu 3 millions de dirhams pour une prestation artistique.

French Montana refuse 20 millions de dollars

Le rappeur américain d’origine marocaine French Montana a signé un contrat avec Gamma, après avoir refusé une belle offre. Auparavant, il avait travaillé avec des majors – notamment Epic et Interscope aux États-Unis – et des indépendants comme Empire.

Rym Fekri sous le feu des critiques

La chanteuse marocaine Rym Fekri essuie de nombreuses critiques de la part de ses fans. Ces derniers reprochent à la veuve notamment le non-respect de la période de deuil.

Cible de critiques, Saïda Charaf répond

Critiquée par certains de ses pairs pour sa participation régulière à la plupart des événements artistiques et festivals d’été, la chanteuse Saïda Charaf a déclaré qu’elle jouit de sa notoriété et du fruit de ses efforts.

Riyad : Les disputes entre chanteurs marocains gâchent la soirée

Petite guéguerre entre artistes marocains lors du Festival de Riyad, le plus grand festival de musique du Moyen-Orient. Alors que certains n’ont pas apprécié l’ordre de passage sur scène établi par les organisateurs, d’autres ont passé plus de temps...