"La nationalité marocaine ne s’ôte jamais, c’est ce que j’ai appris à l’école par les maîtres d’arabe qui débarquaient du Maroc", s’indigne ce jeune Beur, qui rappelle la récente proposition des autorités hollandaises d’ôter aux immigrés marocains leur nationalité d’origine.
La récente visite de la ministre néerlandaise de l’Immigration et de l’Intégration, Rita Verdonk à Rabat avait pour objectif d’arracher aux autorités marocaines l’accord pour que "les immigrés marocains de la 3ème génération n’aient plus dorénavant qu’une seule nationalité, néerlandaise ou marocaine, afin de faciliter les procédures administratives et judiciaires". "Le Maroc et les Pays-Bas ne sont pas parvenus à un accord sur la question de la double nationalité que La Haye voudrait supprimer pour la 3ème génération d’immigrés" a confirmé un responsable au ministère marocain de la Justice.
"Les Marocains qui se regroupent à l’étranger dans des associations, s’accrochent à des repères identitaires tels que la célébration des fêtes nationales, la solidarité communautaire, les pratiques culinaires forcément liés à la nationalité marocaine, et sont très sensibles au discours sur la nationalité" rappelle ce sociologue. D’une manière générale, les immigrés ne sont pas près à renoncer à leur nationalité d’origine.
Pour eux, la marocanité se distingue à la fois de la nationalité marocaine et d’une ethnicité marocaine très floue. Si la nationalité marocaine dépend de la loi, la marocanité, elle, relève du symbolique, c’est une sorte de sentiment d’appartenance à une ethnie, à une culture et à des croyances.
Tel Quel