
Quelque 431 000 migrants, dont 31 000 Marocains, ont été expulsés du territoire de l’Union européenne (UE) en 2022, selon un récent rapport d’Eurostat intitulé « Migration et asile en Europe 2023 ».
Une cage en verre dans laquelle sont assis cinq défenseurs de la cause des sans-papiers trône depuis ce mercredi sur la place de la Monnaie à Bruxelles. Les passants sont appelés à désigner celui qui pourra séjourner en Belgique. Par cette action, le Forum Asile et Migrations (FAM) dénonce la politique de régularisation qu’il qualifie d’arbitraire et réclame l’introduction d’une série de critères clairs.
L’action parodie "l’arbitraire et le manque de transparence de la politique des sans-papiers". Durant deux jours, cinq faux sans-papiers, assis côte à côte dans une cage en verre, seront jugés par le citoyen lambda, qui disposera de très peu d’informations sur les candidats demandeurs d’asile. Un site web est mis à disposition pour comparer son choix avec celui du ministre de l’Intérieur : www.quipeutrester.be.
Le FAM souhaite qu’un certain nombre de critères soient inscrits dans l’accord de gouvernement à venir. "Ces critères devront être clairs, accessibles aux avocats et aux sans-papiers et inscrits dans une loi", a indiqué mercredi Frédérique Mawet, présidente du CIRE (Coordination et initiatives pour et avec les réfugiés et étrangers).
Elle souhaite également la création d’une commission mixte composée de trois experts chargée de rendre les décisions. La liste des critères établis par le FAM prévoit également qu’un séjour temporaire soit accordé après 6 mois et la régularisation devra suivre après trois ans d’attente sans réponse.
Le FAM rappelle qu’il ne plaide pas pour des frontières ouvertes ou la régularisation inconditionnelle de tous les sans-papiers, mais demande une politique de régularisation de qualité qui se base sur des critères clairs, à savoir la régularisation pour cause de longue procédure, pour cause de maladie grave pour laquelle l’accès aux soins dans le pays d’origine est insuffisant ou inadéquat, pour impossibilité matérielle de retour et pour cause d’attaches durables en Belgique ou de situation de détresse.
L’action menée ce mercredi et présentée lors d’une conférence de presse est soutenue par le PS, le cdH et Ecolo et par des personnalités telles que Luc Dardenne. "En juin dernier, trois partis démocratiques se sont engagés à faire de la question de la régularisation des sans-papiers une priorité, j’espère que cette promesse sera tenue. Le 10 juin, nous serons là pour le rappeler", a souligné le réalisateur. D’autres actions seront menées à l’approche des élections du 10 juin. Une manifestation nationale, organisée conjointement avec la FGTB, la CSC et l’UDEP, est d’ores et déjà annoncée pour le 17 juin à Bruxelles.
Belga
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