"Nous ne voulons pas du tout de cet argent. […] Nous préférerions, et de loin, que la Belgique ramène ces enfants de Syrie". C’est en ces termes qu’Abderrahim Lahlali et Mohamed Ozdemir, avocats des familles concernées, ont affiché la position qui est la leur sur ce sujet.
Abderrahim Lahlali dénonce l’inaction du gouvernement qui, depuis deux ans, n’a œuvré pour le rapatriement des enfants des djihadistes bloqués en Syrie. "Quatre semaines après le verdict, nos clients ont été invités à envoyer des photos récentes de leurs enfants. C’est tout...", déplore-t-il. Pourtant, "le juge l’a clairement indiqué lors de son verdict ! L’État doit tout mettre en œuvre pour les rapatrier. Ce qui signifie concrètement qu’il doit collaborer avec les organisations sur place pour les ramener du camp d’Al-Hol, ce qui n’a jamais été fait", s’indigne l’avocat.
En conséquence, les avocats ont mis en demeure les ministères de la Justice et des Affaires étrangères, fait savoir Het Laatste Nieuws. De facto, l’État belge dispose de dix jours pour payer l’astreinte de 5 000 euros par enfant et par jour, soit un total de 50 000 euros. En cas d’inobservance de la mise en demeure, les avocats pourront faire recours à un huissier de justice. Dans ce cas, la somme à payer pourrait connaître une augmentation.
De son côté, le gouvernement joue la carte de la prudence. "Nous faisons des efforts, mais nous préférons rester discrets. Cela reste un dossier délicat", fait-on savoir au cabinet du ministre Philippe Goffin.