La classe politique belge a exprimé jeudi son indignation après l’annonce de la démission de Naïma Amzil, une jeune employée musulmane dont le patron était menacé de mort parce qu’il refusait de lui interdire de porter le voile dans son entreprise située en Flandre (nord).
"J’ai été choqué par les développements de cette affaire. Nous allons tout faire pour retrouver les auteurs de ces faits", a déclaré à la télévision belge RTBF le Premier ministre, Guy Verhofstadt.
Le ministre belge de l’Egalité des chances, Christian Dupont, a exprimé jeudi son "respect" et sa "compréhension" pour la décision de Mme Amzil. "C’est un scandale que celui qui profère ces menaces reste tranquillement chez lui", a-t-il ajouté. "Il est intolérable et inhumain qu’une employée qui porte le voile, dont la société loue son travail quotidien, soit amenée à démissionner après une série de menaces", s’est indigné le parti de centre-droit CDH (Centre démocrate humaniste, opposition), tandis que le parti vert Ecolo qualifiait la situation d’"atteinte grave aux fondements de la démocratie". Naïma Amzil, 31 ans, employée depuis plusieurs années par l’entreprise Remmery, spécialisée dans le conditionnement de plats préparés, a jeté l’éponge mercredi après avoir appris que son employeur, Rik Vannieuwenhuyse, avait reçu une septième lettre de menaces accompagnée de deux balles de revolver. Depuis novembre, l’entrepreneur de Ledegem, près de Courtrai (nord-ouest), avait reçu des lettres de plus en plus menaçantes exigeant qu’il licencie Mme Amzil si celle-ci persistait à porter le voile. Les auteurs, que l’enquête n’a pas permis d’identifier à ce jour, signent leurs missives "Nieuw Vrij Vlaanderen" ("Nouvelle Flandre libre"), qualifiant le patron flandrien de "mauvais Belge" ou de "collaborateur" parce qu’il emploie des musulmans. "J’ai décidé d’arrêter, de laisser tomber, de prendre du temps pour moi pour que les choses soient plus tranquilles", a expliqué jeudi Naïma Amzil. Alors qu’il avait indiqué mercredi avoir accepté la démission de son employée, Rik Vannieuwenhuyse a assuré jeudi que celle-ci n’était que "provisoire". "Naïma ne viendra pas travailler à l’entreprise dans les semaines qui viennent. Cette situation pourrait durer pendant six mois", a-t-il expliqué.
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