Au Maroc, des individus profitent de la pénurie des livrets de famille notée dans certaines communes du fait de la rupture de stocks restants, pour vendre ces documents à des prix élevés.
Abandonné dans une rivière en plein mois de novembre, il n’avait pas beaucoup de chance de survivre. Et pourtant, il a survécu. Toute cette histoire commence par le mariage entre Rachid (prénom d’emprunt) et une jeune Bruxelloise d’origine marocaine.
Mais directement après l’union, le temps se gâte. Rachid mène la vie dure à son épouse. Insultes. Violences. Il insinue que l’enfant mis au monde par sa femme n’est pas le sien. La situation devient intenable. Même le beau-père de Rachid n’est pas épargné.
La belle-famille décide de se réunir : il faut agir. Mais que faire ? Le rendez-vous débouche sur le plan suivant : enlever Rachid, l’enfermer dans une camionnette et le renvoyer là où il a grandi, au Maroc.
Et le plan est mis en application. Nous sommes en novembre 1999. En chemin, sur les routes de l’Hexagone, près de Compiègne, Rachid se débat dans la camionnette alors qu’une patrouille de la gendarmerie est en vue.
La belle-famille panique et éjecte Rachid de l’habitacle. Le mari atterrit dans une rivière. Nous sommes au mois de novembre, la température de l’eau atteint à peine les 2 degrés centigrades. La belle-famille est persuadée qu’il n’a pas pu survivre. Elle rentre en Belgique.
Dix-huit mois plus tard, la police convoque la belle-famille. Où est Rachid ? Pas de réponse. Pendant tout ce temps, Rachid n’est pas réapparu. Où est-il ?
Alors que la belle-famille se dit étrangère à sa disparition, Rachid fait soudainement irruption dans le local de la police, en chair et en os. Rachid a survécu à sa terrible chute.
Le choc est réel. Dans le P.-V., on peut lire : "Nous interrompons l’audition à 13 h 45. Rachid entre" . Le policier dit ceci à son épouse : "Je remarque que vous tremblez." "Oui, c’est parce que j’ai froid" répond-elle.
Devant le tribunal correctionnel, Me Nathalie Gallant a rappelé que son client, le beau-frère, n’était pas poursuivi pour tentative de meurtre mais uniquement pour détention arbitraire. "Le procureur ne peut donc pas réclamer 5 ans de prison." Les trois autres membres de la belle-famille risquent, eux, bel et bien 5 ans de prison.
La Dernière Heure - Philippe Boudart
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