Coup de théâtre dans le milieu du crime organisé anversois (Belgique) : deux hommes, Imrane E.L. et Ali L., initialement condamnés à sept et cinq ans de prison pour des attentats liés à la drogue, ont été acquittés en appel. La cour a estimé qu’il n’y avait pas de preuves suffisantes pour les incriminer.
L’affaire remonte à juin 2020, lorsque trois attentats visent la famille B. et son entourage à Deurne, Sint-Niklaas et Anvers. Le mobile ? Une cargaison de cocaïne portant le tampon RM35 qui a mystérieusement disparu en mars 2020, déclenchant un conflit entre les protagonistes.
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Imrane E.L., 27 ans, de Schoten, était considéré comme l’un des commanditaires des attaques. Son implication présumée reposait en grande partie sur des messages cryptés envoyés via Sky ECC, un service de messagerie populaire auprès des criminels, notamment ceux liés à la Mocro Maffia. L’accusation le soupçonnait de se cacher derrière le pseudonyme « Boss Backup » et d’avoir orchestré les attentats.
Cependant, la cour d’appel n’a pas été convaincue par les preuves. Elle a notamment relevé des failles dans l’identification d’Imrane E.L. Son avocat, Jorgen Van Laer, s’est félicité de l’acquittement : « Nous avons pu réfuter différents éléments de l’identification et démontrer à la cour qu’elle n’était pas correcte. »
Ali L., 26 ans, de Ranst, a également été acquitté. La cour a salué sa coopération avec l’enquête et l’absence de preuves concrètes de son implication dans l’organisation criminelle.
Si la justice belge a rendu son verdict, l’affaire n’est pas encore terminée pour Imrane E.L. Ce dernier, qui n’a jamais assisté au procès, se trouve actuellement en prison à Dubaï. Il s’était rendu aux Émirats arabes unis après son acquittement en utilisant un faux passeport, et a été arrêté.
La Belgique pourrait demander l’extradition d’Imrane E.L. pour qu’il purge une peine de quatre ans de prison prononcée antérieurement pour trafic de cocaïne. Le parquet général d’Anvers examine actuellement la possibilité d’une telle démarche.