
Eurostat, institution relevant de la Commission européenne chargée de produire et diffuser des statistiques communautaires, a dévoilé le nombre de Marocains ayant obtenu les permis de travail temporaire en 2023.
Durant deux jours, le public a été confronté au sort des sans-papiers.
Les citoyens pouvaient voter en faveur d’Eva ou de Samir ou de Tatiana, ou de...
Qui aura le droit de rester en Belgique ? Mercredi et jeudi, les citoyens qui le souhaitaient pouvaient choisir entre Eva, une Colombienne ; Samir, un Marocain ; Marie-José, une Congolaise ; Bozidar, un Serbe et Tatiana, une Russe. Le vote fictif des passants pour l’un de ces cinq faux sans-papiers assis dans une maison de verre place de la Monnaie, à Bruxelles, devait représenter la politique de régularisation en Belgique, qui s’apparente, selon le Forum Asile et Migrations (FAM), à une loterie.
Au deuxième jour de l’action symbolique, les organisateurs dressaient un bilan positif : peu courante, la forme de la manifestation a d’abord surpris le public, mais a permis de mettre en valeur la situation d’attente et d’impuissance dans laquelle se trouvent les requérants. C’est en effet l’originalité de l’action qui, semble-t-il, a permis une large diffusion du message. Jeudi matin, le site Internet www.quipeutrester.be enregistrait pas moins de 12 000 visiteurs.
Interpellés, choqués
Pour le réalisateur Luc Dardenne, présent mercredi matin, "devoir voter pour que quelqu’un reste, c’est un choix barbare. Cela nous met devant l’obscénité du processus de décision en matière de régularisations". Place de la Monnaie, les passants étaient en effet interpellés, parfois choqués de voir des êtres humains exposés en vitrine. Et aussi de devoir faire un choix parmi eux : à part le prénom, l’âge, le pays d’origine et la situation de famille des demandeurs, aucune autre information ne pouvait peser dans le vote. Gênés, certains citoyens déplorent le côté "voyeur" de l’événement, même s’ils reconnaissent que cette manière de faire a eu le mérite d’attirer l’attention du grand public. Pour d’autres, plus engagés, l’action du FAM est l’occasion de dénoncer l’hypocrisie sociale qui consiste à renvoyer dans leur pays des demandeurs intégrés depuis de longues années, et qui favorise, par la lenteur des procédures, le développement d’un marché parallèle de l’emploi.
Prochaine étape
Humaine et touchante, l’action du FAM a réussi à secouer doucement l’opinion publique. Les organisateurs peuvent également se féliciter d’avoir réuni francophones et néerlandophones dans la poursuite d’un objectif commun. "Ce qui est remarquable, se réjouit Edwin Loof, du syndicat chrétien (CSC), c’est que le réseau est parvenu à se mettre d’accord sur des revendications communes, malgré des sensibilités et des contextes politiques différents dans les deux communautés." Si la mobilisation citoyenne est désormais en marche, l’enjeu est aujourd’hui de faire de la question des requérants l’une des priorités de la future législature. C’est pourquoi, le 17 juin, les syndicats FGTB et CSC, ainsi que l’Udep (l’Union pour la défense des sans-papiers) organisent une manifestation nationale de sensibilisation.
Libre Belgique
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