Belgique : De la drogue dans des salons de thé marocains

18 juin 2007 - 00h02 - Belgique - Ecrit par : L.A

Une affaire de plus qui nuit à l’image des citoyens d’origine marocaine en Belgique. Des salons de thé associatifs, affichés comme marocains, sont montrés du doigt par une télévision flamande. Ils sont accusés de vente de drogue.

La télévision publique flamande VRT vient de diffuser un reportage accablant dans le cadre de son émission Terzake. Elle a révélé qu’il était facile de se procurer de la drogue dans plusieurs salons de thé marocains de la ville d’Anvers. En deux heures, l’équipe de reportage, munie d’une caméra cachée, a réussi à s’acheter de la drogue dans six salons de thé différents. Il y en a près de 140 dans la seule ville d’Anvers. Pour la plupart, ces lieux sont organisés, sur le plan légal, en association à but non lucratif.

« L’année passée, 45 associations ont été contrôlées par le parquet dans la région d’Anvers, et 19 ont dû fermer leurs portes », peut-on lire récemment dans la presse belge.

En réaction au reportage diffusé par VRT, le bourgmestre d’Anvers Patrick Janssens a révélé que près de 600 actions ont été menées contre le trafic de drogue dans le nord de la ville. La même source affirme que plus de la moitié des associations contrôlées cette année étaient en ordre.

Le Conseil communal d’Anvers a également réagi. Les autorités indiquent que le problème est connu et qu’un travail est fait sur le terrain.

S’agit-il d’une tempête télévisuelle dans un vers d’eau au relent électoral ? Pas vraiment, affirment différents témoignages. Moins rassurants, ils avancent que la drogue n’est pas uniquement revendue dans les salons de thé, mais aussi dans la rue.

« Bien avant la diffusion de cette émission, deux salons de thé ont été déjà fermés », témoigne un Anversois. Et d’ajouter : « Dans des salons de thé marocains, il était connu de tous qu’on pouvait se rouler des joints. Mais à Anvers, ces lieux ne sont pas les seuls qui facilitent la consommation de la drogue, principalement du hachisch », précise notre témoin.

Certains réclament même la légalisation de la petite consommation de la drogue, comme cela est possible dans la Hollande voisine. D’autres, s’y opposent. Comme ce jeune qui a témoigné à travers le reportage de Terzake en affirmant que la police effectue de temps en temps des descentes, mais que pour lui ce n’est pas suffisant. « Des parents des jeunes fréquentant ces lieux ont peur que leurs enfants se retrouvent dans ce milieu. Ils demandent des actions plus intenses », a-t-il martelé. En tout cas, l’étau se resserre autour des salons de thé... qui sentent « mauvais ».

Le Reporter - Mohamed Zainabi

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