Une aventure humaine : Mohamed va faire 7000 km à pied jusqu’en Arabie saoudite

Mohamed Boulabiar, 27 ans, est parti de la tour Eiffel à Paris pour regagner l’Arabie saoudite. Il va parcourir 7 000 km à pied jusqu’en mars 2024 pour concrétiser son « rêve de gosse ».

Mohamed Boulabiar alias Mohbou est parti de la tour Eiffel à Paris le 27 août 2023 pour rallier la Croatie, les Balkans, la Turquie, le Liban, la Syrie, la Jordanie et l’Arabie saoudite fin mars prochain. Il vient d’arriver à Vérone, en Italie, après avoir parcouru 1 000 km à pied et traversé le Jura, les Alpes et la Suisse. Le Chartrain est marqué par la générosité des Italiens. « La générosité des Italiens me choque de jour en jour. Quand je marche en bord de route, des inconnus s’arrêtent pour me donner de l’eau ou à manger. Les gens sont d’une gentillesse, je suis gêné parfois », avoue-t-il auprès du Parisien. L’ancien ouvrier du bâtiment se félicite du chemin parcouru. « Il n’y a pas une journée qui se ressemble. C’est magnifique, j’ai l’impression d’être dans un film, je vis une expérience incroyable » s’enthousiasme-t-il.

Avec sa petite remorque d’une vingtaine de kilogrammes qu’il a confectionnée lui-même, le jeune homme de 27 ans poursuit son aventure. « Je tire ma caravane ! s’amuse-t-il. C’est ma maison, il y a de quoi me faire à manger, me doucher, me changer et dormir ». Sur la toile, il partage son quotidien, son aventure et les rencontres qu’il effectue sur son chemin. Sans oublier l’une de ses caractéristiques, la transmission de bonnes valeurs et de la bonne humeur. « Comment ne pas sourire ? Tous les jours, je me réveille dans un endroit différent. Des fois, je pose ma tente en pleine nuit et j’ai peur, sans mentir, plaide Mohamed. Le lendemain, je vois un paysage magnifique. Le monde me met une claque ! ». Son jeune frère Rayan, 17 ans, confirme : « Il a toujours été d’humeur souriante, il a toujours de l’énergie en lui. Il n’a jamais été aussi joyeux dans sa vie et moi ça me rend aussi heureux ».

Mohbou a quitté son travail (chargé de projet en rénovation énergétique), son appartement et ses proches pour réaliser le rêve qu’il caressait depuis ses 15 ans. « J’ai soif de découvrir le monde, de le voir de mes propres yeux, c’est un rêve de gosse », confie-t-il. Un rêve qui a fait réfléchir son frérot. « Partir sept mois c’est long, j’étais un peu triste. Ça m’a interrogé. Comment il allait faire pour dormir, se nourrir, mais il m’a très vite rassuré », se souvient Rayan. Son grand-frère a pris le temps de bien planifier son aventure : quatre mois de conditionnement mental et six mois de préparation physique. « Je veux mener mon aventure et être le propre héros de mon histoire. Je ne veux pas me laisser emporter par la vie bêtement », philosophe le marcheur.