Attijariwafa bank prend pied en Tunisie

18 octobre 2005 - 10h22 - Economie - Ecrit par : Bladi.net

Avec son actionnaire espagnol Banco Santander, Attijariwafa bank s’est offert 33,54% du capital de la banque tunisienne Banque du Sud (BS). La signature du contrat a eu lieu le 12 octobre 2005. C’est la participation mise en vente par l’Etat tunisien dans le cadre d’un deuxième appel d’offres, après l’échec d’une première privatisation.

Le prix de la transaction et les participations de l’un ou l’autre des deux soumissionnaires sont encore gardés confidentiels. Le management d’Attijariwafa bank promet en revanche un communiqué de presse détaillé pour ce mardi.
C’est la première opération de croissance externe du champion privé de la banque dans le Maghreb et sa deuxième en Afrique. Un établissement bancaire doté d’un capital de 35 millions de DH a été créé au Sénégal début 2005 et qui comptera une dizaine d’agences d’ici 2008.

Créances en souffrance

Le projet d’achat de Banque du Sud avait été abandonné par Attijariwafa en 2004. Le groupe était en compétition avec trois autres établissements européens lors du premier appel d’offres lancé début 2004 par l’Etat tunisien. Mais Attijariwafa bank n’a pas présenté d’offre en raison des finances fragiles de Banque du Sud. Cette dernière est cotée à la Bourse de Tunis depuis 1990 avec des capitaux propres qui ont atteint 152 millions de dinars tunisiens à fin 2004 (environ 1,035 milliard de DH).
Une mission d’audit dépêchée sur place par le groupe bancaire marocain en mai et juin 2004 avait relevé de sérieuses difficultés de gestion. Un volume anormalement élevé de créances en souffrance, auprès de proches du régime tunisien, complique également la donne, selon une source digne de foi. Des analystes tunisiens avaient souligné en 2004 que « le bilan de la banque reste grevé par des créances douteuses très importantes par rapport à sa capacité financière » . BS a affiché en 2004 un bénéfice semestriel nul contre un bénéfice de 5,299 millions de dinars (40 millions de dirhams) à fin juin 2003, en raison de la constitution d’importantes provisions pour créances en souffrance et pour risque.
D’ailleurs, aucune des banques candidates à sa reprise n’avait présenté d’offre, dont la banque italienne Banca Monte Dei Paschi Di Siena Spa qui détenait 16,96% du capital et planifiait de prendre le contrôle. Le gouvernement tunisien a été sérieusement embarrassé de constater qu’aucune banque n’était disposée à lui acheter son « canard boiteux ».
« Ce n’est plus le cas aujourd’hui », assure Wafaâ Guessous, secrétaire générale d’Attijariwafa bank. La situation financière de Banque du Sud s’est en effet améliorée après deux années d’assainissement. C’est ce qui a poussé Attijariwafa à soumissionner au deuxième appel d’offres et acheter l’actif bancaire tunisien en partenariat avec Banco Santander. La sortie début 2005 de Banca Monte Dei Paschi Di Siena et son absence au deuxième appel d’offres ont également pesé dans la balance.
La bourse a très bien accueilli le 14 octobre 2005 le rachat de Banque du Sud par Attijariwafa bank. Son cours a été porté par les investisseurs de 2,92% à 1.160 DH pour 20.000 titres échangés sur le marché central.

L’Economiste

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Tunisie - Attijariwafa bank - Capitaux - Banques

Aller plus loin

Attijariwafa bank veut racheter une banque tunisienne

Attijari bank, filiale tunisienne du groupe marocain Attijariwafa bank, serait « très intéressée » par le rachat de l’Union Internationale de Banques (UIB), filiale de Société...

Ces articles devraient vous intéresser :

L’Europe cherche à bloquer les transferts des MRE

Face à la hausse continue des transferts de fonds des Marocains résidant à l’étranger (MRE) vers le Maroc, l’Union européenne s’apprête à prendre une directive pour réduire ces transferts via les banques marocaines implantées en Europe.

Virement instantané au Maroc : gros dilemme des banques

Décrétée début juin pour trois mois, la gratuité du virement interbancaire instantané, une innovation du Bank Al-Maghrib et du Groupement pour un Système interbancaire marocain de télécompensation, va bientôt prendre fin. En attendant, les banques se...

Frais bancaires : Bank Al-Maghrib dit stop aux commissions abusives

Bank Al-Maghrib vient de mettre un coup de frein aux frais engendrés par les paiements par carte. La banque centrale marocaine a décidé de plafonner à 0,65 % la commission prélevée sur chaque transaction effectuée avec une carte bancaire émise au Maroc.

Chèques sans provision : une aministie bienvenue au Maroc

Au Maroc, le service centralisé des amendes pour défaut de provision sur chèques a enregistré en 2022 559 918 incidents de paiement, soit une augmentation de près de 12 %, comparativement à l’année précédente. C’est ce qui ressort d’un rapport sur la...

Société Générale Maroc officiellement racheté

La Société Générale a annoncé vendredi 12 avril la cession de ses filiales marocaines, Société Générale Marocaine de Banques (SGMB) et La Marocaine Vie, au groupe Saham pour un montant total de 745 millions d’euros. Cette opération s’inscrit dans le...

Le dirham marocain prend de la valeur par rapport à l’euro

Le dirham s’est apprécié de 0,12% vis-à-vis de l’euro et s’est déprécié de 0,34% face au dollar américain entre le 01 et le 07 février 2024, selon Bank Al-Maghrib (BAM).

Une classe moyenne marocaine en plein essor, vraiment ?

Au Maroc, les ventes de voitures ont connu une forte augmentation au cours de la dernière décennie, passant de 111 000 unités en 2011 à plus de 161 000 unités en 2023 par an, soit une progression d’environ 45 %. La même tendance est notée en ce qui...

100 milliards de dirhams : l’amnistie fiscale bat tous les records au Maroc

100 milliards de dirhams. C’est le montant total des avoirs déclarés dans le cadre de l’amnistie fiscale au Maroc à la date du 1ᵉʳ janvier 2025.

L’économie marocaine a-t-elle vraiment profité de l’amnistie fiscale ?

Alors que l’amnistie fiscale visant à régulariser les avoirs liquides non déclarés a entraîné une injection de 60 milliards de dirhams dans le système bancaire marocain, les défis structurels liés à la liquidité bancaire persistent.

Le dirham se renforce fortement face à l’euro

La devise marocaine s’est appréciée de 0,44% face à l’euro et s’est dépréciée de 0,69% vis-à-vis du dollar américain, au cours de la période allant du 02 au 08 mai. C’est ce que précisent les indicateurs publiés par Bank Al-Maghrib (BAM).