A la veille de l’ouverture des travaux de la 57ème Assemblée générale de l’OMS, cette information a été confirmée dimanche soir à Genève par Mr Mohamed Cheikh Biadillah, Ministre de la Santé du Maroc. Il s’exprimait dans le cadre de la réunion des délégations francophones à l’Assemblée, organisée par l’organisation professionnelle des industries du médicament en France -Le Leem- sous la présidence du Secrétaire général de l’Organisation internationale de la Francophonie, Mr Abdou Diouf.
Ce n’est pas rien. La France -inventeur de la sécurité sociale- se débat dans les difficultés que l’on sait pour assurer la pérennité de son système d’assurance maladie. Les Etats-Unis eux, se positionnent comme le phare de la démocratie et de l’égalité. Unique super-puissance au monde, ils comptent plus de 20 millions de laissés-pour-compte de la protection sociale. Quant à la masse de leurs citoyens, elle doit recourir à des systèmes d’assurance maladie -privés ou publics- porteurs d’inégalités flagrantes... Avec ses 30 millions d’habitants et un PIB de seulement 1 450 dollars américains, le "petit" Royaume chérifien entre donc de plain-pied dans la cour des grands.
Avec un tableau de résultats déjà éloquent : en à peine quelques années par exemple, l’indice synthétique de fécondité de sa population est passé de 3,1 à 2,5. Preuve du succès et de la bonne assimilation des politiques de planification familiale. Les ressources humaines- professionnels et soignants- les infrastructures de soins sont au niveau de la zone Europe. Or le pays ne peut compter comme certains de ses voisins, sur des richesses naturelles autorisant des investissements massifs sans garanties...
Il semble également que les responsables chérifiens de la santé, alors qu’ils concevaient leur système de financement des soins, aient gardé le regard sur les pays voisins -ou non- et analysé leurs difficultés. L’Agence nationale de l’Assurance Maladie, mise en place à Rabat, a notamment pour mission, a souligné le ministre, "de réguler le système et gérer les flux financiers qui vont soutenir le RAMED", le Régime d’Assurance Médicale du Royaume. Les 15 sous-commissions spécialisées créées pour la circonstance ont semble-t-il bouclé leur feuille de route. Elles ont rendu leurs conclusions et "la couverture médicale de base devrait commencer de façon progressive à partir de janvier 2005". Avec un défi crucial : "élaborer des procédures de contrôle et de maîtrise des coûts du paquet de soins, qui doivent aussi inclure les médicaments". Nul doute que cette fois, c’est depuis la France que les regards se porteront de l’autre côté du détroit de Gibraltar...
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