La visite, mercredi au Parlement européen à Bruxelles, d’une délégation de femmes artistes espagnoles pour soutenir « l’organisation d’un référendum au Sahara » a tourné à la farce quand elles se sont retrouvées en présence, en tout et pour tout, d’une demi-douzaine de députés européens et de nombre de journalistes espagnols et algériens.
En invitant dans l’imposant siège du Parlement Européen (PE) une délégation de femmes artistes et chanteuses espagnoles, leur compatriote, l’eurodéputée Laura Gonzalez, n’imaginait certainement pas que le passage bruxellois de ces « illustres » artistes du pays ibérique serait aussi magistralement ignoré.
Comptant visiblement sur la présence d’au moins un parterre respectable de ses collègues du Parlement Européen, qui compte 625 députés, l’eurodéputée espagnole s’est en fin de compte contentée d’un prêche dans le désert, rehaussé toutefois par le passage à la dérobée de l’ambassadeur algérien à Bruxelles.
Après de redondants « témoignages » et discours de soutien à la « lutte des femmes et du peuple sahraouis », les artistes espagnoles se sont prêtées au jeudi des questions-réponses complaisantes des journalistes espagnols et algériens, quasiment les seuls « intéressés » par cette rencontre dans la capitale de l’Europe.
Un silence gêné a été en revanche la seule réponse opposée aux questions des trois journalistes marocains présents, qui s’interrogeaient sur le sort de 1260 prisonniers marocains retenus sur le sol algérien.
La confusion de ces « illustres » artistes espagnoles a atteint son comble lorsque l’un des journalistes marocains leur a demandé pourquoi il y a si peu de députés européens présents et pourquoi ils sont presque tous de nationalité espagnole.
Au moment où la délégation espagnole faisait son show anonyme à l’intérieur du PE, des membres de l’Association le Sahara Marocain distribuaient, de leur côté, des tracts à l’extérieur de l’hémicycle européen.
Le document appelle notamment à « Ne pas oublier les 1260 prisonniers marocains en Algérie », dont la séparation de leurs familles depuis plus de 25 ans constitue un drame humanitaire.
Il dénonce également l’utilisation de ces prisonniers par l’Algérie comme moyen de chantage envers le Maroc et demande leur libération immédiate et sans conditions.
Mohamed Nassibi de la MAP