L’introduction du système de jour-amende dans le cadre des peines alternatives pourrait devenir une réalité au Maroc. Une loi devrait être bientôt votée dans ce sens.
Mamoun Semlali, 84 ans, de Youssoufia et Mohamed Serhat, 75 ans, de Casablanca, viennent d’être décorés de la « Croix de Chevalier de la Légion d’honneur » en reconnaissance de leurs sacrifices au sein de l’armée française durant les années de guerre en Europe, en Afrique et en Indochine. Ils recevront leur décoration de la main du ministre chargé des Anciens combattants en personne, courant janvier 2008. « Cette prestigieuse Croix est la plus haute distinction de la République française lorsqu’elle est attribuée à titre militaire », commente Bernard Paquelier, directeur du service des Anciens combattants et du Centre d’appareillage des handicapés à Casablanca.
Ce service extérieur du secrétariat d’Etat français à la Défense chargé des Anciens combattants apporte de l’assistance administrative, sociale et médicale aux soldats marocains ayant combattu pour les causes françaises. Il a également pour missions la préservation de la mémoire commune maroco-française et l’appareillage des personnes handicapées.
La réhabilitation ne concerne pas que les vétérans marocains mutilés de guerre. Suite aux différentes conventions conclues avec des établissements publics et privés au Maroc, d’autres catégories de bénéficiaires sont pris en charge par le service, notamment les militaires des F.A.R, les anciens résistants et les mutilés du travail (victimes d’accidents de travail). Ce centre est également un intermédiaire entre les donateurs de matériel orthopédique et les personnes nécessiteuses.
Ce même établissement « a contribué à la campagne de sensibilisation à la vulnérabilité des anciens combattants, ce qui a permis la décristallisation », explique Paquelier. En effet, plus de 17.000 vétérans marocains et les 8.000 veuves d’anciens combattants ont vu leur situation financière s’améliorer depuis le début d’avril. La nouvelle loi sur la décristallisation a permis à ces marocains qui ont combattu pour la France de toucher les mêmes pensions et retraites que leurs compagnons français.
En effet, les vétérans marocains ou leurs veuves reçoivent désormais 7 à 8 fois ce qu’ils recevaient avant la décristallisation. A titre d’exemple, la retraite annuelle du combattant est passée de 60,06 euros, soit 660 dirhams à 493 euros, soit 5428 dirhams. Le budget global est passé ainsi de 9,8 millions d’euros en 2006 à 48 millions d’euros en 2007.
« C’est une grosse avancée. On dirait même une bouffée d’oxygène pour ces anciens combattants qui percevaient des sommes très faibles », se réjouit Paquelier. Mais la décristallisation ne concerne que ce qui est connu comme les « prestations du feu » (retraite du combattant, pension militaire d’invalidité et pension de réversion aux veuves d’invalides). La pension militaire de retraite, accessible après 15 ans de service au sein de l’armée française, est toujours cristallisée. C’est un problème qui reste en suspens et sur lequel les autorités françaises doivent se pencher en vue d’enterrer les inégalités entre les hommes qui ont servi dans la même armée et qui ont défendu les mêmes causes.
L’Economiste - Redouane Hajjaj
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