Pour l’organisation de défense des droits de l’homme, l’analyse du procès « dévoile plusieurs violations du droit à un procès équitable, notamment des condamnations fondées sur des « aveux » extorqués sous la torture. Elle répertorie les noms des détenus, les chefs d’inculpation retenus à leur encontre et les peines prononcées. ».
« La procédure en première instance s’est soldée par une erreur judiciaire flagrante. Le gouvernement marocain a utilisé cette procédure légale entachée d’irrégularités pour sanctionner et réduire au silence d’éminents manifestants pacifiques qui réclament plus de justice sociale et pour dissuader les citoyens de s’exprimer, indique Heba Morayef, directrice Afrique du Nord et Moyen-Orient à Amnesty International.
« Les autorités judiciaires du Maroc doivent veiller à ce que le procès en appel ne se résume pas à un nouveau simulacre de justice émaillé de plaintes pour torture et autres violations du droit à un procès équitable. Elles doivent montrer qu’elles sont déterminées à rendre justice et prendre des mesures concrètes afin d’écarter tous les aveux obtenus sous la torture ou la menace de torture et veiller à ce que tous les droits à un procès équitable soient respectés au cours de la procédure d’appel. »
AI rappelle qu’en juin 2018, 54 personnes liées aux protestations en faveur de la justice sociale du mouvement du Hirak El-Rif ont été condamnées à des peines allant jusqu’à 20 ans de prison. Onze d’entre elles se sont vues accorder une grâce royale en août et les 43 autres sont désormais rejugées par la cour d’appel de Casablanca.