Les parents d’Imane* ont quitté le Maroc pour les Pays-Bas lorsqu’elle était enfant. À l’âge adulte, elle commence à avoir des problèmes de santé et reçoit des allocations familiales. En octobre 2021, cette mère de trois enfants âgée de 44 ans souffrait de graves séquelles à la suite d’une chirurgie abdominale qu’elle avait subie quelques semaines plus tôt. Il lui est difficile de trouver et de conserver un emploi. En 2019, ses problèmes de santé l’ont contrainte à quitter un emploi de femme de ménage. Dès lors, la quarantenaire est dans le viseur des enquêteurs sur les fraudes sociales de Rotterdam. Après une audition, elle perd ses allocations pendant un mois. « Je ne pouvais payer que le loyer », dit-elle au site Wired. Elle a dû quémander de la nourriture et de demander à son fils de 16 ans, encore scolarisé d’accepter un travail pour l’aider à payer d’autres factures.
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Deux ans plus tard, elle était de nouveau suspectée de fraude sociale aux allocations familiales. Attendue au département des services sociaux de Rotterdam pour une réunion, Imane prépare méticuleusement son dossier : son contrat de location, des copies de ses passeports néerlandais et marocain et des mois de relevés bancaires. Elle arrive dans le bureau exigu. Les enquêteurs feuillettent la pile de documents. « L’un d’eux, un homme, a parlé fort », dit-elle. Les enquêteurs lui ont dit qu’elle avait apporté les mauvais relevés bancaires et ont fait pression sur elle pour qu’elle se connecte à son compte devant eux. Elle ne cède pas. Ses allocations familiales sont une fois de plus suspendues. Une suspension qui a été levée après qu’elle a envoyé les bons relevés deux jours plus tard.
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Cette mère divorcée était soulagée, mais aussi effrayée. « L’ambiance lors des réunions avec la municipalité est terrible, dit-elle. L’épreuve, ajoute-t-elle, a fait des ravages. « J’ai mis deux ans à m’en remettre. J’ai été détruite mentalement. »
*Prénom d’emprunt