Algésiras : Des délais d’attente plus réduits

9 août 2006 - 15h26 - Espagne - Ecrit par : Bladi.net

Une véritable ville dans la ville, c’est l’impression que donne le port d’Algésiras. De par sa taille, mais aussi par son animation continue, le port d’Algésiras constitue l’un des premiers ports de la Méditerranée.

7e port mondial et premier espagnol, Algésiras est l’un des plus importants hubs maritimes de la région. A lui seul, il affiche près de 68 millions de tonnes de marchandises en transit par an, loin cependant derrière, faut-il le dire, le géant mondial, Rotterdam, avec plus de 350 millions de tonnes.

Algésiras accueille plus de 21.000 navires par an et est en phase d’extension avec la prétention de doubler ses capacités à moyen terme avec des quais flottants. Il comporte deux quais à conteneurs, un en interne, le Juan Carlos I, saturé à 100% et le deuxième, Isla Verde, un grand espace gagné sur la mer ( dont le projet a été récemment lancé. Une première tranche est déjà en service. Tarifa complète l’offre avec une plate-forme essentiellement dédiée au transport maritime des passagers. C’est ce port qui héritera à moyen terme des lignes de passagers reliant le détroit à Algésiras.

De port de pêcheurs et de transit vers le Maroc, Algésiras s’est rapidement développé dès le début des années soixante avec l’installation d’un important pôle industriel (une raffinerie et une aciérie auxquelles se rajouteront par la suite une deuxième raffinerie). Le port a aussi acquis ses lettres de noblesse en servant de plate-forme pour le transit des MRE vers le Maroc en été.

A une année de l’entrée en service effective du port de Tanger-Med, les performances du port d’Algésiras laissent rêveur. Le premier port espagnol a vu transiter par ses quais plus de 68 millions de tonnes de marchandises et 3,2 millions de EVP (équivalent vingt pieds) de conteneurs.
L’autre volet important de l’activité d’Algésiras reste le transit des voyageurs et en particulier celui des MRE en été. Sur ce point, Algésiras a démontré être une sérieuse machine de travail. Le port a dépassé en 2005 la barre fatidique du million de véhicules transportés entre les deux rives du détroit avec à leur bord, 4,3 millions de passagers, dont plus de la moitié des MRE.

Pour l’accueil et le transit des MRE, les autorités privilégient la préparation des espaces d’accueil au sein même du port.

Pour cette opération 2006, 7300 places de parking ont été aménagées au sein du port, divisées en parcelles remplies et vidées à l’aide d’un ingénieux système informatique. « Notre souci c’est de raccourcir le temps d’attente et de transmettre une image de justice et d’équité », note Manuel Sanchez de Alcazar, chef de division au sein du port et responsable de l’opération transit. Un système informatique gère les aires de parking sur la base du premier venu, premier embarqué. Chaque aire ombragée dispose d’un panneau d’indications qui donne en particulier le temps d’attente prévu. Les responsables d’Algésiras sont fiers d’annoncer que le temps d’attente maximum atteint cette année n’a pas dépassé les 7 heures durant la période d’affluence maximale, le week-end dernier.

En 2005, il avait été de plus de 12 heures. La mise en place de ce système informatique n’y est pas étrangère. Mais en cas de panne, les responsables du port disposent d’un système de vigilance par caméras vidéo qui leur permet de surveiller et de gérer en direct les opérations de transit des véhicules. L’autre nouveauté reste la mise en place d’une zone de tri et de vente des billets assez novatrice. Elle se présente sous la forme d’une zone de péage d’autoroute avec des guichets de vente express. Les véhicules sont ensuite acheminés vers leurs aires d’attente en cas de forte affluence ou vers leur quai d’embarquement, en cas de période normale. A noter que le port d’Algésiras doit gérer deux circuits différents, celui de Tanger, avec 80% du trafic MRE et celui de Sebta. A noter aussi que l’investissement total pour cette seule opération transit 2006 est d’environ 11 millions de DH.

Coopération

L’Algésiras quand on évoque le port Tanger-Méditerranée, on évite de parler de concurrence, mais plutôt de complémentarité. L’autorité du futur port de Tanger-Med, TMSA, a déjà signé en 2005 un accord de coopération et de partenariat.

Cet accord est vu par les deux parties comme quasiobligé. S’il est vrai que le futur port de Tanger viendra empiéter sur les plates-bandes du port d’Algésiras, il n’en reste pas moins vrai qu’il apportera de nouvelles lignes maritimes qui ne manqueront pas, sur le long terme, d’être très bénéfiques aux autres ports de la région.

Ali Abijou - L’Economiste

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Algésiras - Agence spéciale Tanger Méditerranée - Opération Marhaba - MRE

Ces articles devraient vous intéresser :

L’Europe veut bloquer les transferts des MRE

La directive européenne sur les banques étrangères exerçant dans l’Union européenne (UE) inquiète les autorités et les banques marocaines qui craignent une baisse drastique des transferts des Marocains résidant à l’étranger (MRE) du fait de cette...

Un milliardaire marocain a de grandes ambitions en Afrique

Le milliardaire américain d’origine marocaine Marc Lasry, président directeur général d’Avenue Capital Group, investit depuis une dizaine d’années dans le domaine du sport. Après avoir été copropriétaire de l’équipe de basketball des Milwaukee Bucks de...

Immobilier au Maroc : les MRE pour relancer un marché en berne

Les promoteurs immobiliers comptent sur la saison estivale et les Marocains résidant à l’étranger (MRE) pour sortir leur marché de sa stagnation. Ceux-ci figurent d’ailleurs parmi les bénéficiaires du nouveau programme de l’aide au logement.

MRE : Voiture de location au Maroc ? Évitez les galères à la douane !

Pour les MRE, opter pour une voiture de location peut s’avérer une solution commode pour se déplacer durant un séjour au Maroc. Cette alternative offre une certaine souplesse, mais elle implique de se familiariser avec les formalités d’importation...

Nord du Maroc : les gangs de retour sur les routes ?

Sur la toile, des activistes appellent les Marocains à faire preuve de vigilance lorsqu’ils circulent sur certaines routes du nord du Maroc.

Le gouvernement marocain accusé de gonfler les chiffres du tourisme

Les députés de l’opposition ont chargé le gouvernement lundi au parlement, lui reprochant notamment d’avoir pris en compte 50 % des Marocains résidant à l’étranger (MRE) dans les 17,4 millions de touristes arrivés dans le royaume en 2024.

Transferts de fonds des MRE : un record et une bouffée d’air pour le Maroc

Les Marocains résidant à l’étranger (MRE) contribuent fortement à l’économie marocaine à travers les transferts de fonds qui vont crescendo ces dernières années. Ces flux sont passés de 22,96 milliards de dirhams en 2000 à 93,67 milliards en 2021.

Tourisme au Maroc : une baisse de recettes qui inquiète

Alors que les arrivées pourraient atteindre 15,5 millions de voyageurs en 2024, soit un million de plus qu’en 2023, les recettes touristiques devraient poursuivre leur tendance à la baisse notée depuis 8 mois pour s’établir à 100 milliards de dirhams...

Voici le guide fiscal des MRE (2024)

La Direction générale des impôts (DGI) met à la disposition des Marocains résidant à l’étranger (MRE) un guide fiscal renseignant sur les différentes dispositions, notamment celles concernant les droits d’enregistrement et de timbre, la taxe sur la...

La force économique des MRE se reflète à la Bourse de Casablanca

Les Marocains résidant à l’étranger (MRE) et les investisseurs étrangers détiennent à, eux seuls, plus du quart de la capitalisation boursière de la Bourse des valeurs de Casablanca (BVC).