« L’Algérie ne veut pas la guerre avec le Maroc, mais elle est prête à la faire », croit savoir le journal L’Opinion dans certains milieux proches de l’armée algérienne. « S’il faut la faire, c’est aujourd’hui, car nous sommes militairement supérieurs à tous les niveaux et ce ne sera peut-être plus le cas dans quelques années », indique une source. À en croire cette source, le soutien d’Israël au Maroc préoccupe les Algériens. « […] Cela va changer la donne, dans un délai que l’on estime à trois ans », estime-t-elle.
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Ces conflits sont dus à divers facteurs, les principaux étant la question du Sahara et la normalisation des relations entre le Maroc et Israël. L’Algérie reste un soutien indéfectible du Polisario — mouvement qui réclame l’indépendance du Sahara — contre le royaume qui affirme que c’est une partie de son territoire. « Vu d’Alger, le facteur déclencheur d’un conflit serait la volonté du roi Mohammed VI de prendre le contrôle de l’ensemble du Sahara Occidental, au-delà du mur de sable », fait-on savoir. La réalisation de cet exploit « serait une humiliation » pour les Algériens.
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Les avis sont toutefois partagés. « Militairement, nous sommes très supérieurs aux Marocains », avance un interlocuteur. Ce serait en particulier le cas en ce qui concerne les forces terrestres. « L’armée de terre, c’est le défaut de la cuirasse marocaine. La monarchie s’est toujours méfiée d’elle, par peur d’un coup d’État. Contrairement à l’aviation ou à la marine, l’armée de terre, c’est le petit peuple », poursuit-il. L’autre fait qui a exacerbé les tensions entre Rabat et Alger est l’assassinat de trois camionneurs algériens qui circulaient au Sahara le 1ᵉʳ novembre dernier.
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S’agissant des relations entre le Maroc et Israël, l’Algérie ne cesse d’exprimer de vives inquiétudes. Lors de la visite historique du ministre israélien de la Défense à Rabat, les deux pays ont signé nouveaux accords militaires. De quoi fait réagir le voisin de l’Est. « Dès lors qu’il s’agit de la visite du ministre israélien de la Défense au Maroc, c’est l’Algérie qui est visée », a réagi Salah Goudjil, président du Conseil de la nation algérienne. Et d’ajouter : « Les ennemis se mobilisent de plus en plus pour porter atteinte à l’Algérie. Aujourd’hui, les choses sont claires avec la visite du ministre de la Défense [israélien] au Maroc, après celle effectuée par le ministre des Affaires étrangères […]. Ce dernier avait menacé l’Algérie à partir du Maroc et il n’y a eu aucune réaction du gouvernement marocain ».