Les relations déjà fortement dégradées entre l’Algérie et le Maroc connaissent un nouvel épisode de tension. Alger a officialisé, ce jeudi 27 mars 2025, l’expulsion de Mohamed El Soufiani, consul général-adjoint du Maroc en poste à Oran. La mesure, qui prendra effet sous 48 heures, a été justifiée par des « agissements suspects » qui contreviennent, selon les autorités algériennes, à ses fonctions diplomatiques.
La décision a été formellement communiquée à M. Khaled Chihani, assurant l’intérim du consul général marocain, lors d’une convocation au ministère algérien des Affaires étrangères par le directeur général du Protocole, M. Mokhtar Amine Khelif. Le motif officiel invoqué par Alger pointe des activités « incompatibles avec la nature de l’exercice de ses fonctions » et une « violation des lois algériennes en vigueur et des lois et normes internationales pertinentes, notamment la Convention de Vienne sur les relations consulaires ». La diplomatie algérienne n’a toutefois pas fourni de détails sur la nature précise des faits reprochés au diplomate marocain.
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Cette expulsion s’inscrit dans le cadre d’un antagonisme profond et persistant entre les deux voisins et culturement très proches. Les relations diplomatiques sont officiellement rompues depuis août 2021, une décision prise par Alger qui accusait alors Rabat d’une série d’"actes hostiles ». Ramtane Lamamra, qui dirigeait à l’époque le ministère des Affaires étrangères, avait cependant souligné que les services consulaires demeureraient fonctionnels, une mesure visant à ne pas impacter directement les ressortissants des deux pays.
L’incident actuel n’est pas sans rappeler un précédent significatif impliquant déjà le consulat marocain d’Oran. En mai 2020, alors que les relations n’étaient pas encore rompues, le consul général marocain avait créé un incident diplomatique en qualifiant l’Algérie de « pays ennemi » devant des compatriotes bloqués par la pandémie de Covid-19. Ces propos avaient entraîné une réaction immédiate d’Alger : le ministre des Affaires étrangères d’alors, Sabri Boukadoum, avait convoqué l’ambassadeur marocain et exigé des mesures pour prévenir toute escalade.