L’Algérie veut un partage du Sahara Marocain
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Invité sur la chaine de télévision « Al Magharibia », l’islamiste algérien Ali Belhadj, vice-président du Front Islamique du Salut, a durement critiqué les autorités de son pays suite à la militarisation des festivités marquant le 70ᵉ anniversaire de la Révolution de libération, affirmant que « ces célébrations n’étaient pas populaires ; elles étaient simplement une fête d’une classe dirigeante militaire, rien de plus, rien de moins ».
« Je me souviens, lorsque j’étais enfant, qu’il y avait un sentiment populaire ; toutes les familles, spontanément, accrochaient des drapeaux algériens aux balcons et aux fenêtres, et tout se déroulait de manière naturelle et spontanée… Mais, au fil des années, l’institution militaire a pris le contrôle de la décision politique, est devenue tutrice du peuple et a monopolisé ces célébrations pour elle-même », a déclaré Ali Belhadj, actuellement en résidence surveillée en Algérie. Selon l’islamiste algérien, cette célébration était l’occasion pour le régime militaire algérien d’exhiber les capacités militaires du pays. « La preuve en est qu’Abdelmadjid Tebboune, durant ces célébrations, se contentait de suivre Saïd Chengriha, le chef d’état-major de l’armée, qui était le “patron” et le véritable détenteur du pouvoir ; tandis que Tebboune n’était qu’une façade, rien de plus ».
Le vice-président du Front islamique du salut a également critiqué la couverture médiatique de l’événement. Il « est impossible de croire ce que diffusent les chaînes officielles financées par les fonds du peuple algérien qui sont colonisées par les services de renseignement militaires, qui orientent leur ligne éditoriale de manière à faire croire que l’armée avait fondé l’Algérie et était à l’origine de ses gloires », a-t-il dénoncé, soulignant que « la clique militaire mafieuse et des services de renseignement qui dirige l’Algérie a volé la révolution des Algériens et s’est emparée de la présidence de la République, des chaînes médiatiques et de la justice… et il est nécessaire de libérer l’armée, les médias et le peuple de la clique dirigeante dans le pays ».
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Belhadj a en outre fait observer que « la question algérienne nécessite aujourd’hui une solution politique couronnée par une amnistie générale, car le fait que plusieurs détenus restent emprisonnés est dû au fait que le pouvoir n’est pas entre les mains des politiques, et que Tebboune lui-même ne peut pas s’engager dans un processus politique, puisque c’est l’armée qui l’a installé ». À l’en croire, le régime militaire au pouvoir en Algérie « cherche à se légitimer après le revers qu’il a subi lors des dernières élections présidentielles, et tente aujourd’hui de substituer à la légitimité populaire une légitimité amplifiée à travers les canaux officiels et non officiels ». Le dirigeant islamiste est convaincu que « le chemin est encore long pour que le peuple algérien retrouve sa souveraineté ».
« Alors que l’Armée Nationale Populaire exhibait ses armes, les Palestiniens subissaient des bombardements à Gaza… il aurait été préférable que ces armes parviennent à Gaza et à Tel-Aviv, et que l’Algérie soit en tête des pays islamiques qui défendent la Palestine », a indiqué en outre Belhadj, avant d’ajouter : « L’Ukraine est aidée par l’Occident dans sa guerre contre la Russie, et Israël est soutenue par les États-Unis ; de plus, l’Algérie elle-même n’aurait pas pu se libérer de la colonisation sans le soutien en armes du Maroc, de l’Égypte et de la Tunisie. Alors, comment peut-elle aujourd’hui refuser d’aider les Palestiniens avec ces armes ? » Au regard de ces constats, l’opposant algérien craint que « l’Armée Nationale Populaire ne se transforme en gardienne des intérêts russes, américains ou européens ».
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