Ahidous : chants et danses dans la nuit de l’Atlas

30 septembre 2004 - 20h19 - Culture - Ecrit par :

Si un jour, vos pas vous mènent dans le Maroc central, lors d’un de vos passages dans l’un des nombreux villages qui parsèment les plaines verdoyantes de cette région, tendez l’oreille lorsque la nuit tombe.

La nuit, dans ces régions calmes, vit.
On entend son coeur, rythmé par des mains d’hommes battant le tallunt (tambourin) accompagnées de leurs voix graves auxquelles les voix plus aigues des femmes répondent. Vous vous réjouirez de cette ambiance particulière si vous surplombez la vallée.

Les Berbères peuplant ces régions ont trouvé dans cette danse accompagnée de chants une forme d’expression complète et vivante. Tous se réjouissent, chaque soir, de l’instant où ils pourront s’exprimer, entre eux, librement.

Toutes les occasions sont bonnes pour danser ahidus. Les danseurs sont en cercle ou sur deux rangs se faisant face, étroitement serrés, épaule contre épaule.

Les danseurs frappent en rythme dans les mains et certains hommes cadencent grâce au tallunt. Les mouvements des danseurs vont tous dans le même sens : pas après pas, les participants font deux "colonnes" soudées qui s’ébranlent vers la droite et tournent dans le sens contraire des aiguilles d’une montre.

Cet ensemble soudé dans le mouvement est très caractéristique de la mentalité tamazight.
En général, ce sont les hommes qui psalmodient des phrases, reprises juste après par les femmes. Ahidus est un espace privilégié réservé aux "joutes" poétiques.

Il s’agit par exemple d’un appel à l’amour ou à la paix. Les villageois peuvent y exprimer leurs désirs ou leurs peines, toutes sortes de sujets sont abordés et on peut dire que c’est, en quelque sorte, un moyen de communication.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Musique - Amazigh - Danse

Ces articles devraient vous intéresser :

Flou autour des circonstances du décès de Cheikha Tsunami

La chanteuse Cheikha Tsunami, grande icône du Chaâbi, s’est éteinte mardi 17 octobre à l’Hôpital militaire de Rabat, à l’âge de 45 ans. Les circonstances de son décès restent floues.

Les cafés et restaurants menacés de poursuites judiciaires

Face au refus de nombreux propriétaires de cafés et restaurants de payer les droits d’auteur pour l’exploitation d’œuvres littéraires et artistiques, l’association professionnelle entend saisir la justice.

Ali B : un nouvel abum pour faire oublier ses ennuis judiciaires

Après avoir été éclaboussé par une affaire d’agressions sexuelles sur des candidates de l’émission The Voice of Holland, le rappeur néerlandais d’origine marocaine Ali B préparerait son retour sur la scène musicale. Il serait sur le point de sortir un...

"YouTube", l’autre source de revenus des artistes marocains

De nombreux artistes marocains se tournent vers la plateforme YouTube qui est devenu un moyen pour eux de gagner de l’argent et d’éviter la marginalisation.

Nouvel an amazigh au Maroc : ce sera le 14 janvier

La date du nouvel an Amazigh au Maroc est désormais connue. Elle vient d’être définie par le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, et ce sera le 14 janvier. Ce jour sera donc chômé et payé.

Festival Mawazine : Saad Lamjarred persona non grata ?

La participation de Saad Lamjarred à la 19ᵉ édition du Festival Mawazine, prévue du 21 au 29 juin prochain, semble compromise. Des sources proches des organisateurs ont révélé l’échec des négociations entre les deux parties.

Le Roi Mohammed VI instaure le Nouvel An Amazigh comme jour férié au Maroc

Le Nouvel An Amazigh sera désormais un jour férié officiel au Maroc, selon une décision qui vient d’être prise par le roi Mohammed VI.

L’artiste Jaouad Alloul évoque son homosexualité et ses extravagances

Dans une interview, Jaouad Alloul, artiste pluridisciplinaire et entrepreneur créatif autodidacte d’origine marocaine, s’est livré comme jamais sur son nouvel album, sa crise conjugale et son rêve.

Maroc : Ahmed Assid dénonce la répression des voix d’opposition par l’astuce des mœurs

Dans un podcast, l’universitaire et activiste amazigh Ahmed Assid s’est prononcé sur plusieurs sujets dont la répression des voix contestataires au Maroc, la liberté d’expression ou encore la laïcité.

Rap en darija : La spécificité linguistique du rap marocain

Dans un entretien à TV5 Monde, Anissa Rami, journaliste spécialiste du rap revient sur les origines du rap marocain et son évolution dans le temps.