Afourer, la perle du Moyen-Atlas

22 décembre 2007 - 09h10 - Maroc - Ecrit par : L.A

Afourer. Un petit bourg de vingt mille habitants situé au pied du Moyen Atlas, à dix-huit kilomètres de Beni Mellal, sur la route d’Azilal. Une oasis de verdure et d’eau, un véritable hameau de paix et de tranquillité que cet authentique village adossé à flanc de montagne. On est à près de 2.000 mètres d’altitude. Ici, entre les communes rurales d’Afourer et Bin El Ouidane, la route, même tout en virages, offre à la vue des paysages dont ni le temps, ni l’activité humaine n’ont réussi à déflorer la virginité et la sublime beauté.

A moins de 80 kilomètres de routes sinueuses, le grand barrage Bin El Ouidane et son magnifique lac invitent aux rêves d’infini. Tout comme les autres sites enchanteurs, les cascades d’Ouzoud ou la vallée des Aït Bouguemmaz, qui font d’Afourer la fière porte d’entrée d’une province aux mille et une potentialités. Avec ses sources limpides, ses oliviers, figuiers et grenadiers, l’endroit offre en effet depuis longtemps une belle étape de repos avant l’intimidante escalade. Mais on s’y arrête aussi à la descente.

D’année en année, l’exode montagnard fait inconsidérément grossir cette bourgade et les douars satellites alentour, reflétant toute l’image du Maroc des contrastes. Et, comme disent les habitants du village, la route sert plus à descendre qu’à monter. Histoire de signifier que les gens qui descendent des montagnes vers Afourer ne reviennent jamais dans leur bled natal, s’installant dans le village ou partant vers les grandes villes. Histoire aussi d’insinuer subtilement que l’on n’entreprend rien qui puisse les retenir. L’irrigation, la main-d’oeuvre, les semences et les pesticides reviennent, en effet, cher aux agriculteurs de ces villages, et la commercialisation de leurs produits tient du parcours du combattant.

Pourtant, la région d’Afourer, et jusqu’à Azilal, regorge de sites touristiques aussi fascinants l’un que l’autre. Mais aucune action ou presque n’a été entamée pour leur promotion touristique. Les unités hôtelières n’existent pratiquement pas. C’est dire tout le mérite de la famille Reddadi, dont le père, Mohamed, a tenu, contre vents et marées, à investir dans sa région.

Conseiller à la deuxième chambre, M. Reddadi se lance dans l’hôtellerie en 1975, par l’achat de l’hôtel Chems, à Beni Mellal, un quatre étoiles, fleuron de l’hôtellerie régionale. En 1991, décidé à développer son activité dans le secteur, il construit un autre quatre étoiles, cette fois-ci à Afourer, l’hôtel Tazerkount. Un bijou de 135 chambres, avec piscine, salle de massage et salon de beauté, outre son magnifique jardin et son potager. Un établissement qui, au fil des ans, s’est forgé une belle renommée, grâce à son architecture, sa gastronomie raffinée et son service chaleureux et personnalisé. Convaincu des atouts et de l’avenir prometteur de sa région, M. Reddadi est en train de construire un nouvel hôtel du même style au bord du lac Bine El Ouidane. Le même cachet, le même design que celui d’Afourer, avec, en prime, une superbe vue sur le lac, le barrage et les monts l’entourant.

« Nous avons terminé les gros œuvres, on attaquera incessamment la finition. Nous avons d’ores et déjà entamé le carrelage de la piscine, qui sera séparée de quelques pas seulement du lac. Nous sommes à plus de 100 millions de dirhams investis et la finition coûtera beaucoup plus », explique Saïd Reddadi, le fils du patron qui gère l’unité d’Afourer, après des études de management et d’économie aux Etats-Unis. Le Complexe touristique du lac Bin El Ouidane, c’est son nom, ouvrira ses portes au deuxième semestre de 2008, si tout va bien, précise Reddadi fils.

« Certes, le Tazerkount fonctionne bien avec les étrangers, notamment les Allemands et les Français. Mais, pour que nos projets hôteliers soient vraiment rentables, on compte beaucoup plus sur le tourisme national. Et sur l’incentive : séminaires d’entreprise et congrès thématiques… Des sociétés de Casablanca ont déjà organisé la rencontre annuelle de leur personnel chez nous, on espère développer davantage ce créneau », assure Saïd Reddadi. Le problème, c’est que Beni Mellal et sa région ne sont desservis ni par autoroute, ni par train, encore moins par avion. Cela demeure un réel handicap pour la promotion de la région. Pour le fils Reddadi, on ne peut pas attendre l’autoroute ou l’aéroport avant de construire un hôtel. « C’est plutôt nous qui créons le besoin de cette autoroute et de cet aéroport en diversifiant notre offre touristique et en pérennisant son cachet authentique. L’infrastructure suivra », explique-t-il.

Afourer et ses environs, un enchantement des sens… Cette parcelle de paradis ne restera certainement pas ignorée pour très longtemps.

Maroc Hebdo - N. Jouhari

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